Santé

Le retour des salariés après un long arrêt maladie est souvent un sujet tabou. Certaines associations ont choisi d’en faire leur combat. Zoom sur trois d'entre elles.

Cancer, mucoviscidose, endométriose… Alors que le sujet de la maladie est un tabou encore présent dans beaucoup d'entreprises, des associations œuvrent à changer les choses. A travers différentes interventions pour sensibiliser notamment les dirigeants et les RH, leur objectif est d’aider les salariés touchés par la maladie à la «vivre au grand jour» sans que cela ne vienne impacter leurs conditions de travail. Découverte de trois d'entre elles.

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Coline.care

Mathilde Murzeau et Jonathan Boudault ont lancé Coline.care en 2022. «C’est une plateforme de mise en relation avec des patients-experts, explique la co-fondatrice, qui a été touchée par une maladie chronique en 2016, et qui a été contrainte de démissionner, n’ayant pas réussi à retrouver ses marques au sein de son entreprise. Suite à leur maladie, ces patients-experts ont développé des compétences psychosociales, et se sont ensuite formés pour pouvoir aider ceux qui sont aujourd’hui dans le besoin. Avec cette plateforme, l’objectif pour les patients est qu’ils puissent se partager leurs différents vécus», poursuit-elle.

Coline.care compte pour l’instant une cinquantaine de patients-experts, qui sont tous des auto-entrepreneurs. Les salariés atteints d’une maladie chronique ou d’un handicap peuvent sélectionner le patient-expert de leur choix, selon leurs différentes formations. Outre la relation d’aide à distance, des sessions de formation ainsi que des conférences sont régulièrement organisées pour les accompagner, mais aussi pour toucher de plus grands groupes. «On a lancé un test pilote dans un groupe pharmaceutique de 800 collaborateurs. Au total, c’est 3% de taux d’adoption, et 100% de satisfaction», déclare Mathilde Murzeau.

Début février, l’association sortira un livre blanc dédié au reonboarding. L’ouvrage compilera notamment des témoignages d’experts, de patients, mais aussi d’assistantes sociales.

Wellcome Back

Cette entreprise, fondée il y a un an par Marion Massardier, propose un accompagnement aux salariés qui doivent revenir en entreprise après un long arrêt maladie, que ce soit dû à une maladie chronique ou suite à un congé maternité. «L’accompagnement des collaborateurs et des managers passe avant tout par la parole. Étant moi-même coach professionnelle, je suis là pour les aider à reprendre confiance en eux», explique la fondatrice, atteinte depuis la naissance de la mucoviscidose.

«Certains reviennent en entreprise après une longue absence, et ils présentent pour la plupart des séquelles, et suivent un traitement lourd», insiste celle qui agit avant tout pour une «réinsertion à l’emploi». Car d’après Marion Massardier, contrainte elle aussi de démissionner de son entreprise, les personnes touchées par la maladie n’ont pas perdu leurs compétences professionnelles. Si beaucoup démissionnent, c’est parce que leur entreprise n’ont pas fait le nécessaire pour les mettre à l’aise. «Les entreprises y perdent financièrement. Elles ont tout intérêt à intégrer un processus d’accompagnement pour leurs salariés.»

L’accompagnement par Wellcome Back se fait à travers divers exercices, que ce soit des tests de personnalité ou des séances de conseils en image pour se réapproprier son corps.

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Cancer@work

Créé en 2012 par Anne Sophie Tuszynski, alors atteinte d’un cancer du sein, Cancer@work est le premier club d’entreprises dédié au sujet du cancer au travail. L’association fédère les groupes qui souhaitent agir pour les salariés malades. Leur mission : libérer la parole autour de ces maladies chroniques et psychologiques qui impactent la vie professionnelle des salariés.

Selon le baromètre d’une étude menée par Cancer@work en 2016, 28% des actifs ayant eu un cancer estiment ne pas avoir retrouvé leur place à leur retour en entreprise. En 2021, même topo, c’est un cinquième des salariés qui a le sentiment de ne pas avoir retrouvé sa place. En plus de ce baromètre, qui livre une nouvelle étude tous les trois ans, Cancer@work bâtit avant tout des plans d’action avec les dirigeants et RH qui souhaitent utiliser les bonnes pratiques pour garder le plus longtemps possible leurs collaborateurs.

Au total, 104 entreprises sont membres de l’association. «C’est 10% de la population active», précise Nathalie Presson, DG de l’organisme, qui compte désormais dans ses rangs Publicis Groupe, dont l’engagement s’est récemment matérialisé par la signature de la Charte Cancer@Work par Arthur Sadoun, CEO de Publicis Groupe, qui a lui-même souffert d'un cancer et qui a lancé à l'occasion du Forum économique de Davos un programme pour faire tomber le tabou du cancer sur le lieu de travail.

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