L'Institut national de l'audiovisuel (INA) est surtout connu pour ses archives audiovisuelles. Si l'institut a dépoussiéré son image au cours de la dernière décennie, notamment en numérisant les deux tiers de son fonds pour une valeur de 100 millions d'euros, il lui reste du chemin à parcourir en termes de notoriété universitaire. Qui sait que l'entreprise est un grand acteur de la formation qui bénéficie d'un campus de 7 000 m2 à Bry-sur-Marne, en banlieue parisienne? Qu'elle réunit 600 enseignants issus du monde professionnel, 300 étudiants regroupés dans 13 cursus allant du BTS au master (70% de taux d'insertion) et 5 000 stagiaires par an en formation professionnelle? Ou encore qu'elle a apporté son expertise aux salariés de la radio-télévision publique marocaine? Au total, 270 formations sont proposées aux professionnels: il est possible, depuis peu, de se former au métier de journaliste reporter d'images (JRI), de découvrir la 3D ou le média global via une régie HD spécifique...
«J'ai envie d'ouvrir cette maison aux publics», ne cesse de répéter son jeune PDG, Mathieu Gallet, arrivé en juin dernier. L'homme vient de nommer Monique Denoix (ex-Image 7) directrice de la communication afin d'orchestrer le désenclavement de l'INA de ses strictes sphères d'obédience audiovisuelles. Et Serge Schick, ex-directeur associé du cabinet d'études Headway, arrivera le 22 février comme directeur du pôle d'enseignement et de recherche. «On souhaite devenir la plus grande école autour de l'image et du son, ajoute Mathieu Gallet. Nous avons l'avantage d'être au cœur d'une entreprise et de pouvoir faire bénéficier de notre écosystème en permettant des rencontres avec des coproducteurs.»
Cette logique d'élargissement à tous les publics se retrouve dans la stratégie de l'entreprise. Un nouveau site (ina.fr) sera ainsi prochainement lancé pour tenir compte de l'arrivée des réseaux sociaux. Il s'agit d'être «davantage 2.0» ou participatif en donnant aux 2 millions de visiteurs uniques l'envie de rester plus longtemps sur le site. Une politique de partenariat avec Dailymotion, lefigaro.fr, photoservices.fr ou des «lieux physiques» comme la Cité de la musique, vise la multiplication des «services et des points d'accès» (des widgets ina.fr sont aussi intégrés sur les téléviseurs connectés Samsung, Toshiba ou LG). Parallèlement, le projet immobilier de l'INA - d'une valeur de 75 millions d'euros - est «encore à l'étude». Il pourrait passer soit par une «densification» à Bry-sur-Marne, soit par un déménagement dans l'ouest parisien, près des diffuseurs, ou aux environs de la Plaine Saint-Denis, près des studios de production.
L’établissement public veut devenir un acteur incontournable de la formation audiovisuelle avec «une grande école au cœur de l’entreprise»: INA Sup.