On ne dit plus «J’ai fait valider mon projet par le patron», mais «J’ai obtenu une “Walidation”»... enfin en tous cas chez Darewin, une agence spécialisée dans l’entertainment. Dans les bureaux de cette enseigne, dans le XVIIe arrondissement parisien, le fondateur Wale Gbadamosi Oyekanmi est une figure centrale: à la fois CEO et directeur de la création. C’est en 2011 qu'il a créé sa structure sur le créneau de la social TV et, depuis, la structure a doublé de taille tous les ans. Elle emploie aujourd’hui 47 salariés. Son positionnement? L’entertainment au sens large: télévision, cinéma, jeux vidéo, sports. L'agence s’est d’ailleurs rebaptisée récemment Darewin entertainment. Elle réalise par ailleurs plus de 50% de son chiffre d’affaires à l’étranger et vient d’ouvrir un bureau à Berlin.
Son patron mise sur la culture de son agence pour faire la différence: «A chaque recrutement, les candidats doivent lire le Darewin Code [70 slides qui détaillent la culture de l’agence] et répondre à des questions dans un formulaire en ligne, précise-t-il. Cela permet de vérifier que la personnalité et la culture du candidat correspondent bien à Darewin.» Pour faire vivre, au quotidien, la culture de l’agence, Wale Gbadamosi Oyekanmi a créé un poste de «mojo manager». «Sa mission consiste par exemple à organiser un concours interne durant le festival de Cannes, pour divertir et pousser les gens à se cultiver, dit Wale. Il s’occupe aussi de l’intégration des nouveaux embauchés, des bureaux…» Une fonction qu'il partage avec celle de community manager.
Temps d'avance
Chez Darewin, tous les vendredis c’est English Friday: les discussions sont obligatoirement en anglais. Et le vendredi après-midi, c’est en outre Darewin Training: «Trois heures par semaine pour améliorer le talent de nos équipes, avec les prises de parole d’experts internes ou externes, comme par exemple un motion designer qui vient présenter son métier, détaille Wale Gbadamosi Oyekanmi. La formation c’est la clé pour garder un temps d’avance.» Les perspectives d’évolution vont de pair avec le développement à l’étranger: «Quand je recrute quelqu’un, je définis avec lui, sa vision à six mois, explique-t-il. Je cherche à faire coïncider des objectifs personnels et professionnels, parce que je sais que c’est une vraie source de motivation. Ainsi, j’ai confié à un directeur artistique qui rêvait d’écrire, le blog de l’agence, un autre a rejoint notre bureau de Berlin.»
Si la moyenne d’âge est de 27 ans, l’agence est en train de se sénioriser. «J’ai bâti un board de conseillers plus expérimentés, issus du contenu, du digital, de la création, etc. pour me conseiller», explique Wale Gbadamosi Oyekanmi. Et Darewin vient d’intégrer Lennie Stern, 33 ans, en tant que directrice générale adjointe. Elle était auparavant directrice de clientèle et responsable du pôle luxe chez Fred & Farid. «J’ai choisi de rejoindre Wale parce que Darewin est une agence très participative: tout le monde donne son avis sur un projet, explique la nouvelle recrue. On bâtit un nouveau type d’agence où les gens sont multitâches, peuvent se voir confier une nouvelle mission quelques mois après leur arrivée.»
Les limites de son nouveau manager? Le temps. «Il accorde beaucoup d’attention aux gens, répond Lennie Stern. Du coup, j’apporte systématiquement un minuteur en réunion, pour éviter que cela ne déborde!» Après Paris et Berlin, le boss réfléchit à ouvrir des bureaux à Amsterdam, Londres ou aux Etats-Unis. Histoire de rééditer le tour de monde qui en 2007, lui avait fait visiter les cinq continents pendant dix-huit mois.
Parcours
1983. Naissance à Colombes (Hauts-de-Seine).
2004. Maîtrise de marketing (Paris Dauphine).
2005. Master de droit et administration des médias audiovisuels (la Sorbonne).
2005. Chargé de création chez Coyote.
2010. Responsable RP de Buzzman.
2011. Crée Darewin Paris, puis ouvre Berlin (2015).