Medias sociaux
Justine Ryst, 39 ans, directrice du développement de Twitter France, mise sur une forte autonomie, et une gestion du temps rigoureuse.

Les équipes de Twitter France sont encore dans des bureaux Regus, mais elles ont déjà les codes de toute start-up, dont le vaste open space et la «junk food» en libre-service. Il y a dix-huit mois, Justine Ryst, 39 ans, a quitté le géant de la téléréalité Endemol pour rejoindre Twitter France. Sa mission : «Développer l’usage de Twitter en France, notamment auprès des médias, parce que les téléspectateurs sont maintenant sur Twitter pour échanger sur des programmes télé», résume-t-elle.

 

Dans la petite équipe française, passée de cinq à trente salariés, elle manage en direct cinq personnes et rapporte à Katie Jacobs Stanton, vice-présidente média de Twitter. Serait-elle candidate au poste de directeur de Twitter France, vacant depuis le départ d’Olivier Gonzales en janvier? Officiellement, non. 



Justine Ryst a vu se développer la complémentarité entre les médias sociaux et la télévision. Durant la dizaine d’années passées à Endemol, elle a géré d'abord l’interactivité des programmes maison - avec notamment les SMS surtaxés -, puis la diversification de programmes. Chez ce producteur, «elle a vu l’avènement de la TNT et du digital, a noué des contrats avec de nouveaux entrants comme Dailymotion ou des acteurs du web, et a développé le brand content», estime Virginie Calmels, la maire adjointe de Bordeaux, qui fut PDG d’Endemol France et DG Endemol monde.



Elle a vite pris à bras-le-corps son rôle de VRP de Twitter auprès de stars. Dont Nikos Aliagas, twitto invétéré. «Elle m’a appris à "Viner". Puis elle m’a conseillé, par exemple pour créer un hashtag spécial pour une émission. Elle me fait remonter des pratiques d’émissions d’autres pays», souligne l’animateur télé.

 

Recrutement vertical

Son management se veut souple. Dans son équipe, chacun a été recruté sur des verticaux: Barthélemy Collin sur le sport, Jean-Patrick Cheylan sur l’entertainment… Elle conseille des acteurs principaux dans différents secteurs, comme la musique, les médias ou les people. C’est la clé de son management: l’autonomie, «chacun est plutôt expert dans son secteur, et gère un écosystème», souligne-t-elle. «Elle donne la direction, pour que chacun puisse atteindre ses objectifs sans doublonner avec les autres», précise Laurent Buanec, directeur brand strategy de Twitter France.

 

Elle se veut «dans la collaboration, à l’écoute et directe». Parmi les dix slogans édictés par Twitter, apposés sur son ordinateur portable, elle suit particulièrement les deux derniers, «Simplify» et «Ship it»: «Il faut être prêts à partager nos idées avec les autres bureaux à l’international», précise-t-elle.

Déformation professionnelle peut-être, dans la matrice Twitter, elle a appris «à parler en 140 caractères, à aller droit au but». Chez les recrues potentielles, elle regarde notamment «la capacité à apporter un point de vue, une compréhension de Twitter et que le "fit" culturel soit total».

 

Pour une gestion du temps rigoureuse, elle suit aussi les règles maison. Dans l’open space, «on se parle en direct». Elle participe à des conférences Skype plusieurs fois par semaine avec ses homologues. Et «on organise des réunions de 30 minutes avec un ordre du jour très précis, un speaker et quelqu’un qui prend les notes».



Certains outils de travail collaboratif sont prisés, comme Google Doc, le logiciel de visioconférence Blue Jeans et, évidemment, les tweets, dont la nouvelle fonction qui permet d’adresser un message privé à plusieurs personnes.

Parcours



1975. Naissance à Levallois-Perret.

1999. Diplômée de l’ESC Reims.

2002. Ventes media chez K-mobile.

2003. Directrice digital et diversification Endemol France.

2013. Directrice du développement de Twitter France.

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