La rencontre entre Eva Huguet et Joelle Elhajj est peut-être la preuve que les miracles existent. Pas parce qu’elles se sont connues au sein de l’agence Jésus & Gabriel mais parce que rien ne les y prédestinait. Diplômées de la même école, Sup de pub, les deux créatives se ratent de peu, n’étant pas de la même promo. Ensuite, Joelle commence en tant que freelance tandis qu’Eva intègre Jésus & Gabriel. « Il manquait un concepteur-rédacteur pour un projet, Eva m’a contactée pour nous rencontrer à l’agence. On a parlé des créatifs qu’on aimait et on s’est rendu compte qu’on avait le même caractère. Notre collaboration devait durer deux semaines, au final on ne s’est pas lâchées depuis 2019 », se remémore Joelle. Formées à l’école Gaultier, elles en gardent une exigence de travail qu’elles souhaitent mettre à profit dans une nouvelle expérience.
Après recherche, le team voit en The Good Company l’incarnation du futur modèle d’agence à suivre. Elles y seront embauchées en septembre 2021. « Leur campagne pour l’association Dans ma rue qui détournait la fameuse campagne Boursorama avec Brad Pitt m’a marquée, ce qui est rare dans la pub », plaisante Eva. Sans oublier le côté bienveillant prôné par l’agence : selon le team, ici ce n’est pas juste un buzzword, l’agence fait réellement attention à la pluralité des représentations dans ses campagnes. Pour autant, Eva et Joelle sont contre la discrimination positive. « En entretien, on nous a déjà dit que c’était un atout d’être un team féminin, justement après l’ère MeToo. Ceci est un non-argument », rappelle Eva. À bon entendeur !
Sidaction. « Unforgettables »
« Quand nous sommes arrivées, l’agence venait de remporter le budget et nous l’a donné. C’était notre test. L’association a fait le constat que de moins en moins de jeunes portaient de capote, ils ne se sentent pas concernés. En même temps, on ne la voit nulle part : dans les films et dans les séries, il n’y a jamais de plans qui la représentent. Ce à quoi on a remédié en reprenant des scènes de films cultes. Le projet était urgent, on l’a sorti pour la Journée mondiale de lutte contre le sida. »
Macif. « Sans filtre »
« Avec sa dernière campagne, la Macif a totalement renouvelé son style, elle a choisi de mettre au cœur du film ses sociétaires. Son premier film est sorti avant notre arrivée, mais pour le deuxième, la consigne était de garder le même style en changeant de réalisateur et de décor et en faisant appel à des sociétaires plus jeunes. C’était très déstabilisant, car ils n’ont pas de script, seulement quelques indications. On les laisse parler et on pioche après. À première vue, la campagne a l’air simple, mais c’est beaucoup de travail, elle nous a pris quatre mois. »
Les Scop. « Chez soi »
« Nous ne connaissions pas ce modèle de société avant de travailler avec eux, ils réinventent vraiment la manière dont fonctionne l’entreprise. Ça parle à notre agence. L’annonceur voulait communiquer sur son modèle durant les élections. Ce n’était pas un gros budget, donc il a fallu trouver des idées malignes pour interpeller les candidats. »