Parti d’une envie de filmer pour s’amuser, le fondateur de la société de production audiovisuelle La Crème tourne pour des grands noms du rap français.
« Un Virgin Mojito, s’il vous plaît », commande Yanis Tiliouine dans ce café de Boulogne-Billancourt. Un quartier qui lui est plutôt familier puisqu’il a vécu toute son enfance dans la commune voisine, à Sèvres. À seulement 21 ans, celui qui se considère encore comme un « apprenti réalisateur » enchaîne les tournages de clip pour des stars du rap français, ainsi que des formats pour des footballeurs. « J’adore filmer de nouvelles choses », explique-t-il. Tout a commencé il y a sept ans, alors qu’il est encore au lycée. Il s’amuse à créer des émissions dans son école avec ses amis. « Je me mettais dans une salle et j’installais trois caméras et des micros sur tout le monde. Ensuite, je pouvais passer 15 heures sur du montage. » Ce qui s’apparente à du simple passe-temps a pris une toute autre direction. « Avec le bouche-à-oreille, les gens commençaient à savoir que je faisais mes émissions, et un jour, j’ai été appelé à réaliser le clip d’un gars de ma ville grâce à mon ami Nehemie qui m’a recommandé et m’a emmené filmer. » Il rencontre aussi Zoumana, qu’il considère « comme son grand frère dans l’industrie musicale », et qui lui a ouvert de nombreuses portes.
Lire aussi : Idriss Dabré, le geek du dessin
Apprenti reporter
Entre le dernier échange en mars et aujourd’hui, le fondateur de La Crème s’occupe de la communication audiovisuelle et des réseaux sociaux pour le rappeur Ninho pendant sa tournée Jefe Tour. 4Keus, Niska, Booba… c’est une longue liste d’artistes qu’a clippés Yanis. Pourtant, ce n’est pas avec le nom de YT qu’il signe ses travaux, mais avec celui de sa société de production audiovisuelle qu'il a créee en 2017. Un nom qui lui est venu naturellement : « Je disais souvent la crème de la crème et ça passait bien, c’est donc resté. Je préfère garder une part de pudeur. » Avant de se concentrer à 100% sur la réalisation de clips, le Sévrien est passé dans une école de journalisme. « J’aimais autant être devant que derrière la caméra, et le journalisme combine les deux. C’est pour cette raison que j’ai pris cette voie-là, surtout parce que j’adore le côté journalistique et les documentaires. » Car l’ancien étudiant a envie d’avoir plusieurs cordes à son arc et même de se diriger pourquoi pas dans l’audiovisuel. « Ce que j’aime, c’est transmettre des émotions en montrant des vraies choses », confie-t-il. Lui-même animé par cette volonté de transmission qu’il a héritée de ses parents. « Ils sont partis d’Algérie pour venir en France, ils m’ont toujours inculqué des valeurs et je suis très proche d’eux. »
Avec toutes ses réalisations, Yanis Tiliouine reste pourtant humble et discret, comme à l’époque où nos chemins se sont croisés en école. « Mon but n’est pas d’être célèbre, je veux juste être connu dans le milieu », ajoute-t-il. Derrière cette modestie, l’apprenti réalisateur aurait pourtant le droit de se vanter de ses expériences, mais ce n’est pas ce qui l’intéresse. Car son bonheur est simple : « Peu importe où je me trouve dans le monde, tant que je suis derrière la caméra, je suis heureux. »
Lire aussi : Madame Meuf, du Sénat à la scène