Grandes causes
La performance de Damien Seguin, premier skipper handisport à finir le Vendée Globe sous pavillon Apicil, a largement profité au groupe lyonnais tout en entérinant sa politique autour de l’inclusion.

On ne le dira probablement jamais assez : les grandes histoires naissent souvent d’une rencontre anodine. C’est ainsi que Nathalie Gateau, directrice RSE mécénat social d’Apicil, fait la connaissance en 2017 de Damien Seguin, skipper handisport plusieurs fois médaillé olympique, au détour d’un atelier du festival Regards Croisés de Saint-Malo, consacré au handicap. « C’était le fruit du hasard mais déjà, nous avions échangé à propos de son projet de Vendée Globe », se remémore-t-elle. Le contact est pris. Cela tombe bien. Car le troisième groupe français de protection sociale (3,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour près de 2400 salariés), après avoir sponsorisé un temps l’Olympique lyonnais, est en pleine réflexion.

« Nous avions mené une étude et à la question de savoir quelles disciplines soutenir au regard de nos activités, la voile figurait parmi les pistes privilégiées », rappelle Philippe Hassel, directeur de la communication. Autant dire que ce partenariat cochant toutes les cases voit rapidement le jour avec en point d’orgue la participation au Vendée Globe 2020, mythique tour du monde en solitaire auquel aucun skipper handisport n’a participé jusque-là. Trois ans après l’échange informel de Saint-Malo, Damien Seguin s’élance des Sables-d’Olonne le 8 novembre dernier sous pavillon Apicil et fait route vers une performance majuscule.

Cap sur l'édition 2024 ?

« Le but était certes de promouvoir Apicil et ses marques mais surtout de porter ce discours sur l’inclusion comme nous le faisons au quotidien et comme le faisait déjà Damien Seguin, par le biais notamment de de son association Des Pieds et Des Mains », résume le dircom. « Quand il a pris le départ, nous avons fixé des indicateurs sportifs uniquement tacites. Il ne faut pas oublier qu’il n’y a aucune garantie d’aller au bout », ajoute-t-il. « Le projet répondait également à des objectifs extrasportifs », complète le natif de Briançon, pour qui « finir la course était la priorité ». Mais ce serait mal connaître ce compétiteur qui, au fil des jours, fait mieux que rivaliser avec des bateaux plus performants et prend même durant quelques heures la tête de la course. « Nous avons été les premiers surpris, d’autant qu’il se distinguait parallèlement par son extrême disponibilité auprès des collaborateurs, des projets pédagogiques ou des médias », reconnaît, admirative, Nathalie Gateau, en écho à une performance qui a permis à Apicil de multiplier par 22 son investissement initial dans le sillage d’un plan média calibré (Brut, Konbini, podcasts, sponsoring météo sur France Télévisions…).

Un peu moins de 81 jours plus tard, le skipper franchit la ligne d’arrivée et se classe finalement septième. « C’est une grande satisfaction de faire un Top 10 », confirme Damien Seguin avec le sentiment du devoir accompli. Car il n’est désormais plus question de savoir si un sportif handicapé peut courir le Vendée Globe, mais s’il peut un jour le gagner. Un futur défi ? Alors que le contrat liant le skipper à Apicil court jusqu’à la prochaine Transat Jacques-Vabre, dont le départ aura lieu fin 2021, des discussions sont en cours pour prolonger le partenariat jusqu’au prochain Vendée Globe, prévu en 2024. De quoi renforcer ces vents porteurs.

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