Grandes causes
Hacker pour la bonne cause, tel était le défi de l'agence Azilis. En lançant l'opération « Pollution d'avril » en collaboration avec l'ONG Sea Shepherd France, l'agence tente d'éveiller les consciences à la surconsommation de plastique.

Pour quelques plaisantins, le 1er avril est synonyme de blagues et de poissons d’avril collés dans le dos. L’agence de communication Azilis a voulu « troller » cette tradition. Elle a remplacé le fameux poisson d’avril par un spécimen marin plus en adéquation avec notre environnement actuel, une bouteille en plastique. Selon le fondateur et capitaine de l’ONG Sea Shepherd, Paul Watson, « les scientifiques estiment que d’ici 2050, il y aura plus de plastique dans l’océan qu’il n’y aura de poissons  ». Un cri d’alerte auquel l’agence a tenté de faire écho au sein d’une campagne de sensibilisation avec l’association Sea Shepherd France. « Nous avons souvent été confrontés à des problématiques clients, notamment de la part d’industriels qui cherchaient des alternatives écologiques au plastique. De notre côté, c’est une lutte qui nous mobilise au sein de l’agence », assure le co-dirigeant, Jean-Charles Sibylle. 

Les équipes se sentent tellement impliquées que l’agence contacte des partenaires prêts à financer le projet de leurs poches. Ni une, ni deux, tout le monde joue le jeu. When We Were Kids s’occupe de la réalisation, Chut on vous écoute de la musique et Ianis Soteras de l’illustration. Ensemble, ils préparent un prototype qui deviendra « Pollution d’avril ». D’une guerilla street marketing à une opération RP, le projet est passé par plusieurs versions, et a été proposé à plusieurs intervenants. « Nous étions tellement fiers de notre projet que nous l’avons proposé à plusieurs associations dont Greenpeace et WWF, qui n’ont malheureusement pas donné suite », explique le co-dirigeant d’Azilis. Leurs refus ne venaient pas de la cause défendue, au contraire. « Le problème c’est que le poisson d’avril est une tradition franco-française », précise-t-il. 

Les internautes en soutien

Cette campagne ciblée finit par séduire une association, Sea Shepherd France. « Leur logo de pirate nous reflète bien car ensemble nous entendons pirater le poisson d’avril. » L’agence obtient l’accord de l’association une semaine avant le début d’avril. Pas le temps de flâner. Après avoir récupéré des vidéos témoignant de l’état catastrophique de notre environnement, dont celle de la baleine retrouvée échouée sur une plage avec 40 kilos de plastique en elle, Azilis demande l’accord des internautes pour exploiter leurs contenus. « Si nous avions disposé de plus de temps, nous serions allés sur place produire notre propre contenu », avoue le directeur de création Benoît Barennes. Seule la dernière scène a été filmée par l’agence. S’ensuivent un jour de montage et trois jours de préparation de kits à destination des journalistes et influenceurs. 

« Nous avons mobilisé toute l’agence pour récupérer leurs bouteilles en plastique, cela aurait été contreproductif d’aller acheter des packs d’eau », raconte Jean-Charles Sibylle. « Sea Shepherd est une association avec peu de moyens mais beaucoup de volonté. La présidente de la branche française, Lamya Essemlali, était en mission sur un bateau et même à distance, elle gardait un œil sur le projet  », indique Benoît Barennes. Pour cette campagne zéro déchet, niveau motivation, la jauge des bénévoles était bien à 100 %. 

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