TRIBUNE

Le sport inclusif agit comme un catalyseur de cohésion, dépassant les barrières hiérarchiques et organisationnelles. Mais, plusieurs freins limitent l’instauration d’une politique de sport inclusif en entreprise.

Porté par l’élan des Jeux de Paris 2024, le sport inclusif se présente comme un levier essentiel pour intégrer la santé mentale et l’inclusion dans nos entreprises. Il ne se limite pas à l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap, mais s’étend à tous les individus, quel que soit leur genre, leur origine ou leur condition physique. En rendant l’activité physique accessible à tous, ce modèle favorise l’intégration et la cohésion des équipes, tout en répondant aux enjeux de bien-être au travail. Dans un monde en constante évolution, où les attentes des salariés changent rapidement, les entreprises ont l’opportunité de réinventer leur environnement de travail de manière durable.

La santé mentale des travailleurs français est préoccupante. Selon le baromètre Harmonie Mutuelle du sport en entreprise 2023, 64 % des salariés ressentent du stress au travail. L’Organisation mondiale de la santé indique qu’un adulte sur quatre est touché par un trouble mental à un moment de sa vie. De plus, une étude de l’American Psychological Association révèle que les individus participant à des activités physiques régulières présentent une diminution significative des symptômes d’anxiété et de dépression. Le sport devient donc un levier clé pour répondre aux défis de la santé et de la performance en entreprise. En plus de renforcer la cohésion des équipes, cette pratique réduit l’absentéisme de 25 % [1] et améliore la productivité, impactant directement les résultats de l’entreprise. Toutefois, ces initiatives doivent intégrer des actions favorisant l’inclusion, une préoccupation croissante pour les salariés.

Le sport inclusif : un levier de bien-être et des défis à surmonter

L’inclusion est devenue une priorité pour toute entreprise responsable. Elle est au cœur de la création d’une culture d’entreprise solide et pérenne. « L’inclusivité dans le sport permet aux individus de se sentir acceptés et valorisés, renforçant ainsi leur bien-être mental. Les effets psychologiques positifs incluent une réduction du stress et de l’anxiété. » Intégrer le sport inclusif en entreprise devient donc une évidence, permettant à tous les collaborateurs de mener une vie active et équilibrée.

Le sport inclusif agit comme un catalyseur de cohésion, dépassant les barrières hiérarchiques et organisationnelles. Il ne s’agit pas seulement d’améliorer la productivité, mais de transformer la culture et les dynamiques de collaboration en créant un espace où chacun se sent à sa place. Toutefois, l’instauration d’une politique de sport inclusif en entreprise fait face à plusieurs freins.

Le premier frein concerne la culture et l’éducation qui limitent l’accès au sport et la sensibilisation à ses bienfaits. Pour y remédier, des campagnes internes de sensibilisation et des événements sportifs inclusifs peuvent être mis en place pour promouvoir la diversité des pratiques sportives. Deuxième frein : le coût financier. Ce dernier peut être allégé par des partenariats avec des clubs sportifs ou des subventions publiques. Troisième frein : les discriminations. Les discriminations liées à l’identité de genre, à la couleur de peau, à l’orientation sexuelle ou au handicap persistent. Des politiques d’inclusion strictes et des formations pour les encadrants sportifs peuvent être instaurées pour garantir une participation inclusive et respectueuse des différences.

Pour les personnes en situation de handicap, leur inclusion demeure un défi sociétal. En France, parmi les 12 millions de personnes touchées par un handicap, 850 000 vivent avec une mobilité réduite. Bien que 90 % d’entre elles jugent important de pratiquer une activité sportive, seulement 54 % y parviennent. Cela souligne un besoin urgent de changement pour rapprocher le sport de ces personnes.

Du diagnostic à l’action

Le succès d’une politique de sport inclusif repose sur une évaluation précise des besoins et des attentes des collaborateurs. Réaliser un audit ou des sondages internes est essentiel pour identifier les obstacles à la pratique sportive. Une approche personnalisée est cruciale pour assurer une participation équitable. La communication joue un rôle clé : informer efficacement sensibilise les équipes aux objectifs des programmes de sport inclusif. Impliquer les salariés dans la conception et la mise en œuvre des initiatives renforce le sentiment d’appartenance et l’engagement. Enfin, la participation active des managers et des leaders est déterminante pour impulser une dynamique positive autour du sport inclusif. Leur engagement confère du poids à l’initiative, tout en encourageant une plus grande participation des équipes.

Dans un contexte où les attentes des employés évoluent et où les tensions sur le marché du travail augmentent, il est crucial que les entreprises et l’État agissent rapidement pour généraliser les initiatives de sport inclusif. Ne pas capitaliser sur cet élan représenterait un véritable manque à gagner pour l’attractivité des entreprises et le bien-être au travail des salariés.

[1] Etude Goodwill/MEDEF – juin 2023.

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