Appli Elyze, chatbot sur WhatsApp... Plusieurs outils tentent de relever le défi d’une baisse de l’abstention chez les jeunes. Tour d’horizon.
Que ce soit grâce à une application conçue pour comprendre ses orientations politiques, ou grâce à des discutions automatisées sur WhatsApp pour vérifier son inscription sur les listes électorales, plusieurs organisations tentent de lutter contre l’abstentionnisme chez les jeunes pour la future élection présidentielle.
Elyze
Lancée début janvier, Elyze est devenue en à peine deux semaines l’une des applications les plus populaires en France, avec plus de 500 000 téléchargements. Les débuts sont prometteurs. Le principe est simple : une fois téléchargée, l’application propose des idées politiques de candidats à la prochaine élection. L'utilisateur doit «slider» à droite s’il est d’accord, et à gauche s’il n’est pas d’accord. L’algorithme fait ensuite «matcher» l’utilisateur avec un candidat dont il approuve les positions. La technique est plutôt simple et ludique, et aide les utilisateurs à comprendre quel est le ou la candidate la plus en accord avec ses idées, ce qui permettra, peut-être, de les inciter à aller voter. «Le point de départ de notre projet, c'était de combattre une abstention galopante qui augmente élection après élection», explique à l'AFP Grégoire Cazcarra, l'un des fondateurs de l'application.
Écologie, Europe, parité hommes femmes, enseignement, immigration… Plusieurs thématiques sont proposées. Pour chacune d’elles, une explication plus en détail est proposée afin de permettre à tout le monde de comprendre le sujet. Exemple : «augmenter le budget de la défense à 3% du PIB français». En dessous, la possibilité d'en savoir plus : «le PIB est le produit intérieur brut, soit la valeur totale de la production de richesse annuelle. Le budget de la défense est actuellement d’environ 2% du PIB français. […]».
Les définitions sont simples, ce qui permet aux jeunes peu concernés par le jargon politique de comprendre. «On voulait développer une solution technologique innovante pour intéresser les jeunes à ce scrutin et les encourager à aller voter», notamment ceux «qui suivent de très loin, voire pas du tout, l'actualité politique», raconte Grégoire Cazcarra.
Sensibiliser les jeunes, le pari de l’ONG A voté
En partenariat avec Meta France (Facebook), les journaux Ouest-France et 20 Minutes ont lancé de leur côté un chatbot sur la plateforme WhatsApp, pour encourager l’inscription des jeunes sur les listes électorales. «La voix des jeunes n’est pas représentée, ensemble on va changer les choses pour les prochaines élections» : c'est ce qu’on peut lire en se rendant sur le site de l’ONG.
Pour accéder au chatbot, il faut envoyer «Bonjour» pour démarrer une conversation. Ensuite, «le chatbot va vérifier que l'utilisateur sera bien majeur au moment du vote puis le rediriger vers les pages dédiées du site www.service-public.fr pour faire évaluer sa situation électorale», détaille Elisa Borry-Estrade, porte-parole de Meta France. Dorian Dreuil, co-président d'A Voté, rappelle qu'«en France, la mal-inscription touche 6 millions de personnes et la non-inscription 5 millions de personnes. Donc c'est potentiellement un peu plus de 25% du corps électoral qui aura un empêchement pour pouvoir voter».
Lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2017, 29% des 18-24 ans s’étaient abstenus, selon une enquête menée par Ipsos/Sopra Steria. «L'objectif de ce partenariat inédit en France, c'est d'être sur les plateformes que les jeunes utilisent aujourd'hui, qui sont les nouvelles arènes des débats», ajoute Flore Blondel-Goupil, également co-présidente de l'ONG. Il faudra sans doute attendre les prochaines élections, et les futurs sondages, pour savoir si la recette miracle a été trouvée.