CULTURE

Selon Lee Jung-jae, acteur star de Squid Game, le cinéma coréen a appris à raconter des histoires autour des thèmes universels que sont la violence ou la course à la performance. 

Le succès planétaire de la série Netflix Squid Game et de Parasite, Palme d'Or au Festival de Cannes en 2019, est le résultat du patient labeur des cinéastes sud-coréens qui ont su mettre en récit les thèmes universels de la violence et de la course à la performance, estime Lee Jung-jae, récemment auréolé de l'Emmy Award du meilleur acteur.

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« Nous sommes très heureux que cette oeuvre, qui n'est pas en anglais, ait pu toucher un public international », s'est félicité la star de Squid Game dans un entretien à l'AFP donné quelques jours après son triomphe aux Emmys. Le Sud-Coréen est entré dans l'histoire en devenant le premier comédien non-anglophone à ravir la prestigieuse distinction pour son rôle dans cette série, devenue le programme le plus vu sur la plateforme de streaming Netflix.

« Tout le monde en Corée du Sud est tellement heureux, je ne cesse de recevoir des messages de félicitations. A mon retour, je vais avoir une tonne d'interviews et de choses à faire ! », a confié Lee Jung-jae, rencontré au Festival international du film de Toronto, plus grand rendez-vous du septième art en Amérique du Nord.

Lutte mortelle

Squid Game est une critique féroce du capitalisme, où 456 misérables et rebuts de la société s'affrontent au péril de leur vie pour remporter des millions dans des jeux d'enfants comme Un, deux, trois, soleil. Son triomphe aux Emmys fait suite au succès inattendu deParasite qui avait remporté en 2020 l'Oscar du meilleur film, une performance rarissime pour une production non-anglophone.

« Pendant longtemps, le cinéma sud-coréen essayait de trouver la recette pour toucher un public international. Ce travail de plusieurs années commence à payer, on voit maintenant beaucoup de contenu de grande qualité résonner à travers le monde et être salués par la critique », observe Lee Jung-jae. Véritable phénomène de société, Squid Game fera l'objet d'une seconde saison. Son réalisateur Hwang Dong-hyuk en termine la rédaction et selon Lee Jung-jae, qui se fait énigmatique, son personnage de Seong Gi-hun « sera complètement différent » dans cet opus.

Espionnage

Mais avant que la folie Squid Game ne s'empare à nouveau des écrans de la planète, Lee Jung-jae Lee fait ses débuts comme réalisateur avec Hunt, son premier long-métrage qu'il a présenté cette semaine au Festival international du film de Toronto (TIFF). Ce film d'espionnage, campé pendant la Guerre froide, revient sur des événements politiques réels survenus en Corée du Sud dans les années 1980, tels que la tentative d'assassinat d'un président sud-coréen, ou la défection d'un pilote nord-coréen.

Ce long-métrage partage certains thèmes avec Squid Game, selon Lee Jung-jae, notamment comment « une société trop compétitive peut pousser les gens à se faire du mal entre eux ». Hunt culmine déjà en tête du box-office en Corée du Sud. Il sera lancé dans les cinémas d'Amérique du Nord, et sur les plateformes de vidéo à la demande, le 2 décembre.

Interconnexions

Reste que les différences culturelles persistent et qu'il a fallu adapter Hunt pour conquérir les publics occidentaux, tant les premières critiques, lors de la présentation du film cet été au Festival de Cannes, pointaient une intrigue seulement compréhensible des Sud-Coréens. Mais pour Lee Jung-jae, cela ne doit pas faire oublier que désormais la culture sud-coréenne « est bien comprise à l'étranger », grâce à l'interconnexion technologique, du streaming aux jeux vidéo en passant par les réseaux sociaux.

« En Corée du Sud, on regarde beaucoup de contenu de l'étranger, c'est très naturel pour nous », observe-t-il. « Le monde est beaucoup plus proche de nous désormais, et l'histoire particulière de la Corée du Sud n'est plus compliquée à comprendre pour un public étranger. » « Avec un monde qui grandit ensemble, toujours plus proche, il est moins difficile de comprendre les émotions des autres, que ce soit la peine ou la douleur. Car nous vivons dans un monde dans lequel les émotions sont partagées instantanément », conclut l'acteur-réalisateur sud-coréen.

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