A 88 ans, le doyen de la presse jeunesse en France, Le Journal de Mickey, inaugure une nouvelle formule pour redonner «toute sa noblesse au papier» et «décrocher les enfants des écrans», s'appuyant notamment sur les virées nature des Castors Juniors.
Créé en 1934 par le journaliste français Paul Winkler, l'hebdomadaire alliant BD et actualité « s'adapte aux lecteurs d'aujourd'hui » et renforce son contenu « ludo-pédagogique », explique sa rédactrice en chef, Edith Rieubon.
Premier changement, la disparition de l'iconique souris de Walt Disney dans le logo du journal, « le personnage de Mickey s'adressant aux tout-petits et moins aux 9-12 ans, notre coeur de cible ». C'est donc Donald, personnage « très rigolo » et plein de « défauts » qui fait la première couverture de la nouvelle mouture.
Autre nouveauté, un cahier d'activités confié aux Castors Juniors (les scouts Riri, Fifi et Loulou), grâce auxquels les enfants apprendront à reconnaître les empreintes d'animaux sauvages ou encore à fabriquer un hôtel pour les papillons. « Pour réaffirmer son côté +hebdo+ », le journal s'ouvre sur des pages d'actualité sportive, culturelle, etc. avec notamment une « enquête » décryptant une grande question comme la célébrité de la Joconde ou le métavers.
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Signe des temps, les cadeaux en plastique disparaissent au profit de « surprises en papier », tel un poster sur la conquête de la Lune, pensé également pour les enseignants. « On a essayé de redonner toute sa force au papier » avec des pages qui se détachent, se collectionnent, se cornent ou se raturent au gré des jeux, résume Mme Rieubon.
L'utilisation « exponentielle » des écrans pendant la crise sanitaire de Covid-19 a « créé une réaction » chez les parents, souligne-t-elle, confiante dans l'avenir de la presse jeunesse. Les ventes du secteur n'ont reculé que de 2% en 2021 par rapport à 2020, contre -5,3% pour l'ensemble de la presse magazine, selon l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias.
Quatrième derrière J'aime Lire, Pomme d'Api et Picsou magazine, Le journal de Mickey s'est écoulé à plus de 82.000 exemplaires hebdomadaires l'année dernière, contre plus de 88.000 en 2020. « L'abonnement se maintient. La vente en kiosques n'est pas très en forme mais c'est hélas le cas de toute la presse papier », commente Edith Rieubon.