La radio demeure un média très puissant, selon la nouvelle vague novembre-décembre 2024 de Médiamétrie, avec chaque jour, 38,525 millions d’auditeurs. Cela représente 198 000 personnes de moins qu’à la même période en 2023, mais une durée d’écoute qui progresse de 3 minutes en un an. France Inter demeure un leader au plus haut, suivi par France info tandis qu’Europe 1 poursuit sa remontada.

France Inter poursuit sa course seule en tête, attirant chaque jour 7,477 millions de fidèles soit un gain de 542 000 auditeurs. La radio publique affiche une audience cumulée (AC) de 13,3 % (+ 0,8 point) et une part d’audience de 15,1 % (+ 1,4 point). « Ces résultats sont un peu vertigineux car on continue de battre des records et notamment celui du gain de plus de 500 000 auditeurs sur une année, ce qui nous permet d’afficher la plus forte progression du marché. Nous franchissons pour la première fois la barre des 7,5 millions d’auditeurs quotidiens », s’enthousiasme Adèle Van Reeth, la directrice de la station. La matinale de Nicolas Demorand, Léa Salamé et Sonia Devillers, élargie depuis un an de 7 heures à 10 heures signe également une excellente rentrée avec 5,072 millions d’auditeurs quotidiens. La Bande Originale de Nagui signe la plus belle performance historique, comme Les Carnets de campagne ou le Jeu des 1 000 euros.

Plus globalement, de 7 heures à 20 heures, ce sont tous les programmes qui progressent. Et la nouveauté de la rentrée, à savoir la formule XXL de Zoom Zoom Zen, de 16 heures à 18 heures, rencontre son public avec 1,665 million d’auditeurs chaque après-midi en moyenne, soit un gain de 283 000 personnes sur les deux heures en un an. « La recette de ce succès repose sur un investissement sur le numérique amorcé très tôt à Radio France. Or cela nous permet d’avoir 1,5 million d’auditeurs qui ont entre 35 et 49 ans soit + de 68 000 en un an. Enfin, je note que nous progressons sensiblement en région avec un gain de 562 000 auditeurs, soit 6 millions », assure Adèle Van Reeth, la directrice de la station.

France info, 2e radio de France

La petite révolution dans le monde de la radio se confirme, France info garde sa place de deuxième du podium. La station gagne 220 000 auditeurs en un an avec 5,208 auditeurs quotidiens dont 2,888 millions pour la matinale, 9,3 % en AC (+ 0,3 pt) tandis que sa PDA est à 4,9 % (+ 0,2 pt). Elle était déjà devenue la deuxième radio de France devant RTL lors de la vague septembre-octobre (cela avait déjà été le cas le week-end en 2003, sans parler de 2001 où elle était première).

« Cette vague est réjouissante à plusieurs titres, confie Agnès Vahramian, la nouvelle directrice de la stationD’abord parce qu’elle récompense le travail des équipes. Ensuite parce que si l’on a un peu bousculé les habitudes dans la matinale, notamment quand l’actu l’impose en assouplissant les habitudes ou les rendez-vous, et les auditeurs n’ont pas été bousculés. Depuis la rentrée, nous avons voulu tenir notre rôle en étant davantage sur le terrain, en valorisant la réactivité et le décryptage à chaud. C’est une ligne éditoriale que l’on va creuser. Dans un monde d’hyperconcurrence où les lignes autour de l’info sont floues, on ambitionne d’être une alternative. Nous voulons proposer une info claire, précise, efficace et fiable et une offre rassurante qui ne soit pas dans l’hystérisation que notre contexte anxiogène génère parfois. Enfin, ces résultats prouvent la place d’un service public de qualité. »

Un service public au plus haut

Vincent Meslet, directeur éditorial de Radio France se réjouit  aussi de ces résultats : « Ces chiffres sont assez exceptionnels et confirment toute l’admiration que j’ai pour les directrices d’antenne des stations "parlées" que sont Adèle Van Reeth à France Inter, Emelie de Jong à France Culture, Céline Pigalle à France Bleu et, la dernière venue, Agnès Vahramian à Franceinfo. Car leurs quatre matinales sont au mieux de leur forme ».

Le numéro 2 de Radio France, arrivé cet été à ce poste, note que France Inter bat des records et notamment celui du nombre d’auditeurs pour une antenne, avec près de 7,5 millions de personnes, un chiffre inégalé depuis vingt ans à la radio. La station a progressé de 33 % en dix ans tandis que France Culture a doublé son audience en 11 ans. Le numérique est aussi en forme, notamment s'agissant de FIP qui y trouve 40 % de son audience. « Les bons résultats du groupe sont à contre-courant du média radio qui se tasse. On gagne des auditeurs dans un marché en déclin. Les radios de Radio France font aimer la radio à l’ensemble des Français. Dans un monde bouleversé, nous nous inscrivons dans une histoire longue, au-delà des 50 ans que fête Radio France ce mois-ci, en tant que repère de sérieux et de crédibilité et en nous ouvrant vers l’avenir avec nos bons résultats sur le numérique, à commencer par ceux des podcasts dont nous sommes leader. C’est réjouissant d’avoir une histoire et un avenir assez glorieux », conclut-il.

RTL, un challenger en difficulté

Malgré 409 000 auditeurs égarés en un an, RTL rassemble toujours 4,957 millions de fidèles. Mais la station accuse le coup en cédant une nouvelle fois sa place de 2e radio de France à Franceinfo. Elle voit son audience cumulée s’éroder de 0,8 point sur un an, à 8,8 %. Sa part d’audience est en recul à 11,2 % (- 0,2 pt). Sollicitée par nos soins, la station n’a pas donné suite à notre demande d’interview. Dans le groupe M6, RTL2 est en recul à 3,8 % en AC et 2,9 % en PDA (- 0,3 pt) et Fun Radio est en recul (2,8 % de PDA soit -0,2 pt) et 3,5 % en AC(-0,3 pt).

Des musicales en recul

NRJ conforte sa place de quatrième radio et de première musicale de France avec 3,9 millions d’auditeurs, mais une perte de 410 000 fidèles en un an. Mais elle est, elle aussi, en recul en audience cumulée à 7 % (-0,8 pt), et sa part d’audience recule de 0,7 point, à 5,3 %. Parmi les autres radios du groupe NRJ, Nostalgie est en léger recul après de nombreuses vagues de progression avec une AC à 6,4 %, soit - 0,1 pt et -0,2 pt de PDA, à 5,3 %. Elle demeure ainsi la cinquième radio de France, doublant largement désormais RMC et Skyrock. Maryam Salehi, directrice déléguée à la direction générale du groupe n’a malheureusement pas pu commenter cette vague pour nous. Chérie FM, la plus féminine des stations française, est en recul à 3 % en AC (- 0,3 pt) et 2,3 % en PDA (- 0,3 pt). Rire et Chansons est en recul avec 2,5 % en AC (- 0,1 pt) et 1,2 % en PDA (- 0,1 pt). Face à ce groupe puissance, Skyrock réalise une rentrée morose avec 2,9 millions d’auditeurs, soit un recul de 514 000 personnes en affichant une AC à 5,2 % (- 1 pt) et une PDA en recul à 3,3 % (- 0,3 pt). Radio Nova fait son retour dans le classement affichant une AC à 1,4 % et une PDA à 0,9 %.

Europe 1 en pleine forme

Europe 1 retrouve le sourire avec 470 000 auditeurs gagnés en un an et 11 minutes d'écoute supplémentaire, avec + 0,8 point en AC, à 4,8 %, et + 0,8 point en PDA, à 4,6 %. « L’audace, la continuité, la solidité et la liberté de ton que nous avons instaurées paient, se réjouit Constance Benqué, présidente de Lagardère News. C’est notre 6e vague à la hausse et tout le minutieux travail d‘antenne pour décloisonner les émissions et s’unir autour de la grande famille d’Europe 1 porte ses fruits » assure-t-elle.

La station gagne donc 700 000 auditeurs en deux ans. Sur la cible publicitaire des 25-59 ans, Europe 1 gagne 36 % en PDA. La matinale de Dimitri Pavlenko affiche 1,346 million auditeurs. Quand à Pascal Praud de 9 heures à 9h30, il progresse de 26 % en PDA, Thomas Isle qui lui succède de 37 % et la tranche info de Céline Giraud de 59 %. Enfin, Cyril Hanouna progresse de 111 % en PDA, soit la meilleure audience pour la tranche 16 heures-18 heures depuis 2016, date à laquelle il l’animait. Côté numérique, la station progresse en audience de 18 % en un an et côté vidéo de 50 % en un an.

RFM qui appartient aussi au groupe Lagardère News affiche des résultats en baisse avec 2,8 % d’AC (- 0,5 pt) et 2,4 % de PDA (- 0,13 pt). Europe 2 en dépit de l’arrivée de Benjamin Castaldi, l’antenne n’attire que 897 000 auditeurs (soit une perte de 335 000 auditeurs en un an. Europe 2, ex-Virgin Radio, est en recul à 1,6 % en AC (-0,6 pt sur un an) et 1 % en PDA (-0,3 pt). Enfin FIP est en progression avec une AC à 1,5 % (+ 0,3 pt) et une PAD à 1,6 % (+ 0,1 pt) .

RMC à la baisse et France Bleu qui se stabilise

De son côté, RMC est désormais la septième station, en recul avec 2,990 millions d’auditeurs, une AC à 5,3 (-0,4 %) et une PDA à 5,6 % (- 0,6 pt). RFM est en recul avec 2,8 % d’AC (- 0,5 pt) et - 0,3 pt en PDA, à 2,4 %. Début d’embelli pour ce qui demeurait le point noir du groupe Radio France, le réseau de radios locales publiques France Bleu est stable à 4,8 % d’AC, et avec - 0,1 point en PDA, à 4,7 %. La station qui a recruté Valérie Damidot gagne quelques auditeurs, 14 000 auditeurs en un an, ce qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps.

Des thématiques en forme

France Culture poursuit sa formidable percée avec 2,041 millions d’auditeurs soit un gain de 138 0000 personnes en un an avec 3,6 % d’AC (+ 0,2 pt en un an) et 3,4 % de PDA (+ 0,42 pt en un an). L'antenne affiche + 50% d’audience en un an chez les moins de 35 ans. Côté France Musique, la chaîne publique dirigée depuis dix ans par Marc Voinchet est stable en AC à 1,9 % soit 1,047 million d’auditeurs, ce qui représente un gain de 15 000 personnes et une PDA à 2 %, soit + 0,2 %. Côté Radio Classique, la tendance n’est pas la même avec une AC stable à 1,7 % (-0,3pt) et une PDA à 1,6 % (-0,4 pt), la station du groupe Les Echos-Le Parisien perd 161 000 auditeurs pour une moyenne quotidienne  à 940 000 fidèles chaque jour.

Des groupements locaux stables

Quant au groupement Les Indés radios, en régie chez TF1 Pub, ils sont en recul sur un an à 12,5 % en AC (-0,7pt) et 10,4 % en part d’audience (-0,7 pt).

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