L’Arcom, régulateur de l'audiovisuel, a entériné jeudi 12 décembre l’exclusion de C8 et NRJ12 de la TNT, vivement contestée en particulier par la chaîne de Cyril Hanouna.

Fin de partie confirmée pour C8 et NRJ12 sur la TNT : le régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom, a entériné jeudi 12 décembre leur exclusion, vivement contestée en particulier par la chaîne de Cyril Hanouna. Sans surprise, l'Arcom a signé 11 conventions avec les nouveaux titulaires jusqu'en 2035 de fréquences de télévision numérique terrestre (TNT), dont ne font pas partie C8 et NRJ12. « Les candidats non retenus se verront notifier les rejets motivés dans les prochains jours », précise dans un communiqué l'autorité indépendante, qui souligne avoir privilégié notamment la « diversité » du paysage audiovisuel.

Propriété du groupe Canal+, dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, C8 a cumulé 7,6 millions d'euros d'amende en raison des dérapages de son animateur vedette Cyril Hanouna. Ce dernier a dénoncé « un scandale démocratique », « économique » et une attaque à la « liberté d'expression », dans son émission phare Touche pas à mon poste (TPMP). L'animateur a annoncé qu'il y aurait un recours contre cette décision et promis de continuer TPMP « dès mars », sans préciser sous quelles modalités. Il avait déjà évoqué la veille travailler avec « les grands patrons » pour trouver un point de chute. Sollicité par l'AFP, Canal+ n'a pas commenté. De leur côté, « NRJ12 et (sa maison mère) NRJ Group formeront, dans les tout prochains jours, un recours auprès du Conseil d'Etat », ont-elles annoncé dans un communiqué. Des précédents recours des deux chaînes contre une pré-sélection effectuée en juillet par l'instance ont été rejetés.

Suppressions de postes

Mobilisée comme tout l'empire Canal+, C8 a lancé début novembre une pétition pour demander son maintien, qui vient de dépasser le million de signatures. Vendredi dernier, la direction de Canal+ a déjà annoncé quelque 250 suppressions de postes, dont 150 en lien avec la fin de C8 le 28 février, selon l'intersyndicale de la filiale de Vivendi. La veille, le groupe avait annoncé le retrait à partir de juin 2025 de ses quatre chaînes payantes sur la TNT (Canal+, Canal+ Cinéma, Canal+ Sport, Planète), invoquant le non-renouvellement de C8 et « un environnement fiscal et réglementaire de plus en plus contraignant ». L'Arcom considère que ce retrait du groupe audiovisuel ne remet pas en cause « le nombre de services autorisés à émettre gratuitement sur la TNT ». Ainsi « la question d'une nouvelle attribution de cette ressource pourra être réexaminée ultérieurement ». Aux audiences faibles et programmant essentiellement des rediffusions, NRJ12, qui fait travailler une centaine de personnes, a déjà retoqué à la porte, considérant qu'elle a « toute sa place » sur la TNT. De même pour le projet L'Express TV de l'hebdomadaire éponyme, non retenu en juillet.

Une autre échéance attend l'Arcom : en vue d'une décision en janvier, le régulateur « va consulter » les chaînes conventionnées sur leur future numérotation, fort enjeu pour la captation des audiences. Il est notamment question d'un bloc des chaînes d'info. La pré-sélection en juillet par l'Arcom, excluant C8, avait provoqué une déflagration, certains y voyant une forme de censure, d'autres manifestant leur satisfaction. Alors que les spéculations vont bon train, le président de l'Arcom, Roch-Olivier Maistre, a estimé devant la presse que la convention de CStar, dans le même groupe Canal+, lui permettrait d'« accueillir une émission de divertissement ». Dans la sélection définitive de l'Arcom, deux nouveaux venus ont été préférés à C8 et NRJ12 : la chaîne de CMI France, du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, et OFTV (groupe Ouest-France). Leurs autorisations débuteront respectivement le 1er mars 2025 et le 1er septembre 2025.

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