Marie Liutkus était directrice de la communication de l’Arcom jusqu’en octobre 2024, avant de rejoindre Médiamétrie. Elle explique les missions qu’elle a menées au sein de l’autorité administrative indépendante chargée de la régulation de la communication audiovisuelle et numérique.
Quel est le rôle de la communication de l’Arcom ?
Je viens des médias et j’aime bien raisonner en temps chauds et temps froids. L’Arcom est très en prise avec l’actualité avec des sujets comme l’appel à candidature pour les fréquences de la TNT, le renouvellement des présidences de l’audiovisuel public ou le respect du pluralisme politique. La communication se doit de suivre ce tempo, même si le temps du régulateur n’est pas celui des réseaux sociaux.
On fait aussi un travail au long cours avec des chercheurs et avec nos experts en interne. Sur le sujet des plateformes, de l’intelligence artificielle ou de la RSE, nous faisons beaucoup de pédagogie auprès du grand public comme des professionnels. On doit être à l’écoute des transformations du secteur et animer ses réflexions.
On vous voit souvent comme le gendarme de l’audiovisuel et du numérique, mais vous êtes plus que cela ?
Je me suis attachée à faire évoluer cette image tout au long du mandat du président Roch-Olivier Maistre. Certes l’Arcom peut prononcer des sanctions, mais notre mission va bien au-delà. Nous sommes garants de la liberté d’expression et de communication, de la protection de la création, de la lutte contre le piratage et les fausses informations. L’Arcom veille aussi à la place des femmes à l’antenne, à la juste représentation de la diversité, à la protection des mineurs face aux contenus pornographiques. On voit ce qu’un monde dérégulé peut produire et on a la chance en France et en Europe d’avoir des institutions de régulation. Bien sûr certains voudraient qu’on soit plus coercitif, d’autres au contraire trouvent qu’on en fait trop... C’est peut-être qu’on a atteint le point d’équilibre et qu’on est au bon endroit.
Par quels moyens faites-vous connaître vos missions ?
À mon arrivée, j’ai mis en place une stratégie digitale avec une nouvelle charte graphique et sémantique pour mieux répondre aux attentes des utilisateurs. Je venais d’un média d’info en continu (France Info) et je savais l’importance d’être pédagogue et concis. On a développé des modules courts en motion design et de la vidéo pour expliquer ce que devient une alerte une fois déposée sur le site de l’Arcom, comment fonctionne le pluralisme politique ou la régulation numérique… On les diffuse sur LinkedIn, Facebook, X.
Quand un internaute vient sur notre site pour déposer une alerte, on lui propose de s’inscrire à nos newsletters. On a lancé un chatbot pour apporter du service. Pour les professionnels aussi, on a mis en place une newsletter et des événements dédiés. Toutes les auditions pour les candidatures à l’audiovisuel public ou pour les fréquences de la TNT sont transparentes et publiques, retransmises sur le site de l’Arcom et sur les réseaux sociaux. Notre responsabilité, c’est d’être au service des intérêts du public. Notre objectif, c’est la confiance dans le bien-fondé de notre démarche et de nos actions.