Pour renforcer son contrôle sur les informations publiées en ligne sur le conflit en Ukraine, les autorités russes bloquent le site de la BBC ainsi que d'une trentaine d'autres médias, dont le site d'investigation Bellingcat.
Les autorités russes ont annoncé le 16 mars avoir bloqué le site de la BBC et promis d'autres répliques dans la «guerre de l'information», lancée selon Moscou par l'Occident depuis l'offensive militaire russe en Ukraine. Le régulateur russe «Roskomnadzor a bloqué en Russie le site de BBC News. Je pense que ce n'est que le début des répliques à la guerre de l'information lancée par l'Occident contre la Russie», a déclaré sur Telegram la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.
Le site internet de Roskomnadzor affiche les sites de BBC News et de sa filiale en russe comme bloqués dans le pays. «L'accès à une information indépendante et juste est un droit humain fondamental dont ne devrait pas être privé le peuple russe», a réagi la BBC dans un commentaire à l'AFP. «Nous allons poursuivre nos efforts pour rendre BBC News accessible en Russie et dans le reste du monde», a ajouté le média britannique. Son service russe a publié une vidéo montrant comment accéder à son site internet en utilisant un VPN et dans l'application et sur les réseaux sociaux.
Lire aussi : Ce que les données ouvertes apportent aux journalistes
Le régulateur russe a aussi bloqué les sites d'au moins trente autres médias le même jour, renforçant encore son contrôle sur les informations publiées en ligne sur le conflit en Ukraine. Les sites du média d'investigation renommé Bellingcat, de médias locaux russes, ainsi que de médias russophones basés en Israël et en Ukraine sont inaccessibles depuis le 16 mars en Russie sans VPN, ont observé des journalistes de l'AFP. Ces sites apparaissent par ailleurs désormais sur la liste officielle des ressources bloquées par Roskomnadzor.
Parmi les sites basés en Russie bloqués, on compte le média indépendant Kavkazkï Ouzel (Kavkaz-uzel.eu), couvrant le Caucase, ainsi qu'un média régional basé dans l'Oural, à Perm (permdaily.ru). Roskomnadzor a par ailleurs suspendu l'accès à deux médias russophones basés en Israël, où vit une importante communauté ayant immigré d'ex-URSS : 9 TV Channel Israel (www.9tv.co.il) et Vesty Israel (www.vesty.co.il). Plusieurs médias d'informations ukrainiens ont également été bloqués (novosti.dn.ua ; bukinfo.ua) et un média estonien, Postimees, qui a une version en russe.
Depuis le début de l'offensive contre l'Ukraine, le 24 février, le pouvoir russe a multiplié ses efforts pour contrôler les informations sur le conflit publiées sur internet. Il a notamment bloqué les réseaux sociaux américains Twitter, Facebook, Instagram, ainsi que d'autres médias russophones critiques du Kremlin et opposés au conflit.