L'Olympia comme nouvelle scène : homme d'affaires vedette de la tech et des télécoms français, actif aussi dans les médias ou l'immobilier, Xavier Niel cultive une image d'entrepreneur atypique, volontiers «showman», qui irrite ses concurrents.

Celui qui a multiplié les mises en scène pour vanter sa marque « Free » donne une représentation unique mercredi dans cette salle parisienne pour expliquer « comment devenir milliardaire », avant la sortie le 25 septembre d'un livre d'entretiens titré « Une sacrée envie de foutre le bordel » (Flammarion).

Né le 25 août 1967 à Créteil (Val-de-Marne), ce patron issu d'une famille de la classe moyenne est à la tête d'une fortune estimée à 22,1 milliards d'euros par le magazine Challenges, faisant de lui l'une des 10 personnes les plus riches de l'Hexagone.

Il est en couple avec Delphine Arnault, directrice de Dior et fille de Bernard Arnault, l'un des hommes les plus riches au monde. Xavier Niel, 57 ans, commence sa « carrière » à 16 ans en concevant des services pour le Minitel, notamment rose.

En 1991, il rachète une petite entreprise du secteur, Fermic Multimédia, qu'il rebaptise Iliad. Parmi ses innovations: 3617 Annu, le premier annuaire inversé permettant de retrouver le nom d'un abonné via son numéro de téléphone. Deux ans plus tard, cet autodidacte lance le premier fournisseur d'accès internet de France, WorldNet, qu'il revend 40 millions d'euros en 2000.

En 2002, trois ans après avoir créé l'opérateur Free, Xavier Niel a l'idée de l'offre Freebox: internet haut débit, téléphone, télévision sur ADSL pour 29,99 euros par mois. L'innovation bouscule le secteur et ses concurrents sont contraints de l'imiter. Vingt ans plus tard, Iliad, présent dans huit pays, pèse près de 10 milliards d'euros et emploie plus de 18.000 personnes.

Sex-shops

Ses débuts lui ont cependant valu des ennuis judiciaires: en 2004, alors qu'il a investi dans des sex-shops, il est soupçonné de « proxénétisme » et de « recel d'abus de biens sociaux ».

Mis en examen, il passe un mois en détention. Finalement lavé du premier chef, il est condamné en octobre 2006 à deux ans de prison avec sursis et 250.000 euros d'amende pour le second. S'il revendique son profil de « serial entrepreneur », M. Niel reste avant tout un investisseur avisé avec son fonds Kima Ventures qui n'a cessé de miser sur des entreprises diverses et prometteuses.

Investir dans les start-ups, « c'est plus rentable que de jouer à la loterie et beaucoup plus amusant », confiait-il notamment au Financial Times en 2013.

Figure tutélaire de la « French Tech », il fonde en 2017 à Paris Station F, le plus grand incubateur de start-up au monde, quatre ans après avoir lancé l'école 42, qui forme gratuitement des jeunes non diplômés au codage informatique. Fin novembre 2023, il s'associe également à Rodolphe Saadé, PDG du transporteur maritime CMA CGM, et à l'ancien patron de Google Eric Schmidt pour lancer le laboratoire français de recherche en intelligence artificielle (IA) Kyutai.

Dans les médias mais sans chaîne TV

Influent sur la scène internationale, Xavier Niel est présent au conseil d'administration du groupe chinois ByteDance, propriétaire du réseau social TikTok, parfois invité des visites d'Etat du Président français Emmanuel Macron. C'est à lui que Pavel Durov, patron de la messagerie Telegram, réserve l'appel téléphonique autorisé pendant sa garde à vue fin août.

Le milliardaire a aussi développé son portefeuille de médias, participant en 2010 à la recapitalisation du groupe Le Monde (Le Monde, Télérama...), puis investissant dans Nice-Matin, France-Antilles et encore Paris-Turf via sa holding NJJ.

M. Niel a aussi cofondé en 2015 Mediawan, présent dans la production audiovisuelle, la distribution et la diffusion de films, de séries et d'émissions télé (« C à vous », « C dans l'air » notamment), avec ses partenaires d'affaires Pierre-Antoine Capton et Matthieu Pigasse.

Son ambition de lancer une chaîne de télévision reste toutefois un échec. En février 2023, dans le cadre de la réattribution de la fréquence de M6, il avait déposé un projet de chaîne appelée « SIX », finalement écarté.

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