Frédéric Daruty, président et directeur de la publication de 20 Minutes, revient sur les grands sujets d’actualité de la semaine.
20 Minutes qui souffle en mars ses 20 bougies.
Vingt années dans une vie, c’est peu, et pourtant 20 ans de 20 Minutes, c’est déjà un parcours incroyable, fait de régulières remises en question, d’innovations, et de challenges. Vingt ans en ce début du 21e siècle, c’est l’impression d’en avoir passé le double, et d’innombrables opportunités pour les vingt prochaines années. C’est surtout de belles réalisations de tous les collaborateurs qui sont passés par 20 Minutes durant cette période, c’est la fidélité de millions de lecteurs et c’est la confiance des annonceurs et de leurs agences conseil.
Le dilemme des marques qui boycottent la Russie.
Depuis le début de cette guerre en Ukraine, nous vivons une séquence d’actualité inédite. Il y a eu une première décision importante et utile dans le domaine de l’information, de la désinformation plus exactement. C’est le bannissement de Russia Today et Sputnik dans l’Union européenne. Les marques doivent intégrer les impacts politiques de leurs activités, particulièrement à l’heure où elles déploient des politiques RSE ambitieuses. Même si pour certains secteurs cela signifie renoncer à de très gros marchés, ces boycotts relèvent d’une responsabilité citoyenne qui témoigne de leurs valeurs et de leurs engagements.
Les prix qui ne cessent d’augmenter en France, des produits alimentaires à l’énergie.
Entre certaines pénuries, un contexte géopolitique tendu et des restrictions économiques, une hausse des prix était inévitable et ne devrait pas s’arrêter. Cela pourrait générer des inquiétudes et des difficultés pour beaucoup de Français. Dans cette période, il restera important d’être bien informé. L’information aussi est un bien essentiel au quotidien, pour chaque citoyen, quels que soient ses origines, son niveau d’éducation et son pouvoir d’achat.
Les candidats à l’élection présidentielle qui ont développé leur programme sur le thème du numérique.
Nous entrons déjà dans le web 3.0 et les défis sont immenses : résorption des zones blanches, cybersécurité, cryptomonnaies, données personnelles… Quand on voit combien le numérique nous a aidés à affronter la crise du covid ou, plus récemment, combien il participe à l’éveil citoyen et à la mobilisation, le prochain président doit nécessairement se préoccuper de tous ces aspects. Je pense à l’égalité pour tous devant l’accès et les usages, la formation aux métiers du numérique. Et pour prêcher dans mon jardin : la lutte contre la circulation de fausses informations, qui peut avoir de graves conséquences.
Le candidat Macron qui promet de supprimer la redevance TV.
Il est important d’avoir un service public d’information fort, mais qui doit être plus encadré et possiblement plus transparent. La taxe actuelle, rattachée à l’injuste taxe d’habitation, n’y participe pas vraiment. Se baser sur la possession d’un poste de télévision, quand aujourd’hui, les citoyens, et particulièrement les jeunes, utilisent différents écrans, n’a plus beaucoup de sens. La réforme est inévitable et si les Français doivent payer une taxe, elle doit alors être complètement réformée et adaptée aux nouveaux usages.
La mairie de Paris qui a demandé la fermeture de 45 « dark stores » ouverts « illégalement ».
L’arrivée de nouveaux modèles qui cassent les codes et les réglementations provoquent systématiquement des levées de boucliers. Le « quick commerce » est une de ces pratiques qui permettent de faire bouger les lignes et remettre en question des textes de lois parfois obsolètes. Mais au-delà des bénéfices pour les utilisateurs finaux, il faut porter un regard sans concession sur les conditions de travail si elles sont indignes. Ce n’est pas soit noir soit blanc, l’ensemble des parties finit par faire des efforts, se structurer et s’adapter.