En difficulté économique malgré plusieurs réorganisations, le journal gratuit 20 Minutes va supprimer son édition papier en septembre afin de se concentrer sur le numérique.
20 Minutes, dernier journal gratuit distribué en France, va arrêter sa formule papier en septembre pour se concentrer sur le numérique, a indiqué sa direction à l'AFP jeudi 16 mai, confirmant une information du média La Lettre. Selon une source interne qui confirme une information de La Lettre, cette mesure va s'accompagner de 56 suppressions de postes. La direction du journal, contrôlé par les groupes Ouest-France et Rossel, n'a pas commenté ce chiffre.
Fondé en 2002, 20 Minutes est le dernier journal papier gratuit distribué en France, après l'arrêt de Metronews en 2015 puis de CNews en 2021. Il dispose aussi d'une édition numérique. Le journal fait face ces dernières années à des difficultés financières, malgré plusieurs réorganisations.
Sa formule papier, qui tire à 440 000 exemplaires selon l'ACPM (Alliance pour les chiffres de la presse et des médias), a réduit sa présence en province ces dernières années. Elle n'est plus distribuée que dans huit villes: Paris, Lille, Lyon, Aix-en-Provence, Marseille, Toulouse, Bordeaux et Montpellier. Elle paraît trois jours par semaine, les lundis, mercredis et vendredis, et est distribuée dans les gares ou stations de métro.
En numérique et à la télé
Selon la direction, l'arrêt de la formule papier fait partie d'un projet de réorganisation qui vise à se concentrer sur le numérique, face au déclin de la presse papier. Ce projet comprend le transfert de la régie publicitaire digitale de 20 Minutes vers 366, régie de l'ensemble de la presse quotidienne régionale. Ce transfert englobe certaines suppressions de postes prévues par le projet.
En mai 2023, 20 Minutes a lancé sa chaîne télé dédiée à l'Ile-de-France sur le canal 32 de la TNT francilienne, qu'occupait auparavant la chaîne IDF1. Le projet de la direction vise à intensifier les synergies entre la vidéo et le numérique.
20 Minutes a été lancé en France début 2002 par le groupe norvégien Schibsted, qui opérait sur le même créneau dans d'autres pays d'Europe. Son lancement a eu lieu peu après celui de son concurrent - suédois - Metro (devenu ensuite Metronews). Le nom avait été choisi car cela correspondait au temps de lecture moyen d'un quotidien et à la durée moyenne d'un trajet en transports en commun.
Au début des années 2000, l'arrivée des journaux gratuits financés par la publicité avait fait l'effet d'un coup de tonnerre pour le secteur. Elle avait suscité un gros engouement du public mais aussi des critiques nourries des médias traditionnels, qui dénonçaient une « presse au rabais » et une concurrence déloyale.