Média en ligne de la Gen Z orienté culture internet et créateurs de contenus, Interlude entend en 2024 renforcer son activité agence.
Mettre des rappeurs ou des créateurs de contenus sur un divan… En réalité, dans son propre studio, puis les faire parler d’eux, longuement (plus ou moins 30 minutes), sur des sujets rarement évoqués. C’est la raison d’être de la série Face à lui-même d’Interlude, média web et vidéo tourné vers les 18-34 ans (avec une dominante de 24-25 ans). « Notre format signature », témoigne Valentin Mehn, son président, qui a déjà reçu Freddy Gladieux, Kyan Khojandi ou Dr Nozman.
Né en 2016, Interlude, média indépendant, qui se dit rentable, vise le demi-million de chiffre d’affaires à fin 2024 contre 350 000 euros en 2023, s’appuie sur quatre associés et une équipe d’une dizaine de personnes dont quatre journalistes. Initialement centré sur le rap et la musique, il a élargi son positionnement en 2023 à la « culture internet », univers moins saturé de concurrents et jugé porteur. « Le but est d’aller à la rencontre des créateurs qui fonctionnent le plus et qu’on entend le moins, leur faire prendre conscience de l’intérêt de prendre la parole chez nous, leur montrer pourquoi c’est pertinent de parler à un média en 2024 », même en étant suivi par des millions de personnes, continue celui qui gère aussi le volet administratif et financier.
Pour réussir, Interlude peut compter sur sa communauté (750 000 abonnés). En témoigne son autre format, Fan vs artiste, où s’affrontent un jeune et son idole pour savoir qui connaît le mieux la carrière de ce dernier. Le média dit réaliser les rêves de ses abonnés, comme rencontrer un artiste en festival.
Interlude entend désormais aussi faire monter en puissance son activité agence, qui représente 10 à 15 % de son chiffre d’affaires, contre 70 % pour le brand content et 10 à 15 % de revenus autres (relation avec les labels musicaux, achat d’espace…). Il a déjà travaillé pour plusieurs clients comme Adidas, PlayStation ou Photoshop. Pour l’inauguration de l’Adidas Arena à Paris le 11 février, il a organisé des interviews avec des habitants du quartier et un atelier de beatmaking. Un projet réalisé via EssenceMediacom. Il construit actuellement une offre en plusieurs volets : « graphisme, charte édito et identité de marque, contenus vidéo, sourcing de talents », liste Baptiste Beauquis, associé et commercial, qui vise les annonceurs et les médias.