Sophie Ionascu, Éléonore Leprettre... En passant des intérêts privés au ministère de l'Agriculture, où l’intérêt collectif devrait primer, toutes deux renforcent pourtant l’idée de liaisons dangereuses entre le pouvoir politique et le pouvoir économique.
Comme d’habitude, c’est une information qui scandalisera seulement les plus informés. En passant de la direction de la communication de l’Ania - principal défenseur des intérêts des industriels de l'agroalimentaire - au poste de conseillère communication du ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, Sophie Ionascu reproduit un schéma tristement banal. Il y a un an, Éléonore Leprettre, ex-collaboratrice de Marc Fesneau, effectuait le trajet contraire, quittant le ministère pour rallier Phyteis, qui n’est autre que le lobby des pesticides. Comme d’habitude, les instances compétentes - HATVP en tête - n'y voient rien à redire. En passant des intérêts privés à une fonction où l’intérêt collectif devrait primer, toutes deux renforcent pourtant l’idée de liaisons dangereuses entre le pouvoir politique et le pouvoir économique. De là à parler de conflits d’intérêts, il n’y a qu’un pas. Et de là à comprendre l’incapacité à changer en profondeur le modèle agricole français, il n’y a guère plus. L'agriculture intensive, dont on sait à quel point elle pollue la nature, stérilise les sols et affecte même directement la santé, est assise à la table de la République. Elle y place ses pions et récupère les profils les plus précieux. Com’ d’habitude.