La directrice de la rédaction de Point de Vue revient sur les grandes actualités de la semaine.
Les médias qui se mobilisent pour couvrir le couronnement de Charles III, le 6 mai.
Le couronnement est un événement historique. Cela fait 70 ans que la population britannique et mondiale n’a pas vu cela. L’enthousiasme est d’autant plus fort que la période est plutôt marquée par les mauvaises nouvelles et que, par ailleurs, il existe un engouement pour le faste, le spectacle, le feuilleton quotidien des Windsor. En France, l’ampleur des dispositifs prévus sur les antennes en témoigne. À Point de Vue, nous serons mobilisés sur les grandes antennes télévisées. Nous avons aussi quatre personnes sur place à Londres en plus de nos relais locaux.
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L’utilisation de drones par la police pour encadrer les manifestations du 1er mai.
C’est l’éternel débat sur la sécurité et la liberté. Le procès fait à ce sujet ne me semble pas tout à fait juste. L’usage des drones est récent mais encadré à la fois géographiquement et en termes de durée. Il n’est pas aberrant que la police s’adapte aux technologies existantes compte tenu du fait que des délinquants s’invitent dans les cortèges. Par ailleurs, on entend de plus en plus un discours qui vise à légitimer l’action violente, en lui attachant, presque, une forme de romantisme. Celle-ci est vue comme un ultime recours, lorsque l’on n’est pas entendu. C’est intolérable en démocratie.
Daniel Kretinsky qui s’intéresse au groupe de distribution Casino.
C’est intéressant de voir combien la France constitue un territoire d’investissement prioritaire pour lui, notamment dans les médias, avec le rachat de titres patrimoniaux, mais pas seulement. Francophile, parlant très bien français, il suit sa ligne en s’intéressant à des industries de première nécessité. Une partie de sa fortune provient du charbon, il a investi à contre-courant. Beaucoup de pays y reviennent aujourd’hui, notamment l’Allemagne, même si ce n’est pas forcément la meilleure solution en termes de réchauffement climatique.
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Radio France qui consulte ses salariés via Make.org pour élaborer son projet d’entreprise 2024-2028.
Radio France a besoin de ressouder une équipe inquiète à propos des licenciements et des économies budgétaires annoncées. Ses émissions, ses podcasts, et plus globalement son information, sont d’excellente qualité et même exemplaires. Compte tenu de l’enjeu démocratique, il est dommage de soumettre Radio France à de telles restrictions budgétaires, de risquer de mettre en péril une telle pépite. La désinformation, ce n’est pas simplement une question d'exactitude factuelle : cela tue. On peut être manipulé, s’enflammer pour de fausses rumeurs ou s’en prendre à des minorités.
Le magazine Time qui revient au gratuit en ligne afin de rajeunir et diversifier ses audiences.
Il accompagne sans doute l’esprit du temps. Cela montre que même un magazine puissant (250 000 abonnés numériques, plus d’un million d’abonnés papier) peut se voir contraint de rendre gratuites ses ressources numériques. L’idée d’une information gratuite me pose problème. L’information nécessite des moyens, des journalistes, des salaires, du reportage, des croisements d’information. Démocratiquement, la production d’une information honnête est clé. Pourquoi ne pas faire évoluer le modèle ? Cela pose aussi la question de la responsabilité des marques, et de la dépendance de la presse aux marques, puisque l’on revient à un modèle publicitaire. Tant que les Gafa capteront l’essentiel des recettes publicitaires sans être soumis aux mêmes contraintes que la presse, un problème subsistera.
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