Pour la première fois depuis un an, l’Ukraine a disparu de la une de l’actualité, laissant place à des sujets sociaux, comme la mobilisation contre la réforme des retraites, selon le baromètre UBM d’Onclusive réalisé en partenariat avec Stratégies.
Quels sont les sujets dont les médias ont le plus parlé au mois de mars ? Pour la première fois depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022, le conflit n’a pas été un seul jour à la une de l’actualité le mois dernier, selon le baromètre UBM d’Onclusive, réalisé en partenariat avec Stratégies. L’actualité sociale a largement pris le dessus, qu’il s’agisse des journées de mobilisation contre la réforme des retraites, des violents affrontements à Sainte-Soline contre les mégabassines ou de l’élection de Sophie Binet à la tête de la CGT. Retour sur les cinq pics médiatiques de ce mois de mars.
1. 9e journée de mobilisation contre la réforme des retraites - 2 261 UBM le 23 mars
Le sujet de la mobilisation contre la réforme des retraites était déjà bien présent dans les médias en janvier et février, mais il trouve un écho médiatique sans précédent en mars, après le recours de l’exécutif au 49.3 pour faire adopter le texte. « Le 49.3 a exacerbé la mobilisation, ce dont les médias ont rendu compte en amplifiant leur couverture », relève Sonia Metché, directrice des études d’Onclusive France. La 9e journée de mobilisation le 23 mars, une semaine après le passage en force du texte, a été le sujet qui a eu le plus d’écho médiatique le mois dernier, avec 2 261 UBM, un record sur le sujet depuis janvier. Cela signifie qu’en moyenne, chaque Français de 15 ans et plus a été exposé 22 fois à cette information sur la journée.
Sur l’ensemble du mois, le sujet de la réforme des retraites a été à la une 27 jours, soit 87 % du temps. En janvier, mois durant lequel le projet de réforme a été présenté et les deux premières journées de mobilisation organisées, c’était 70 %, et en février, 53 %. « En mars, tous les sujets à la une en lien avec les retraites sont à plus de 1 000 UBM », précise Sonia Metché. Derrière la 9e journée de mobilisation, le recours au 49.3 avec 2 014 UBM le 16 mars, puis l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron le 22 mars (1 833 UBM). « C’est atypique comme couverture médiatique », pointe encore la directrice des études.
2. Emmanuel Macron présente son plan eau - 745 UBM le 30 mars
Difficile d’émerger dans les médias quand un tel sujet, celui de la réforme des retraites, occupe à ce point le devant de la scène. D’où des niveaux d’UBM beaucoup plus bas pour les autres sujets de ce top 5. À la deuxième place, la présentation du plan eau par Emmanuel Macron le 30 mars, qui totalise 745 UBM. « C’est un score important pour un sujet environnement », indique Sonia Metché.
3. Les violents affrontements à Sainte-Soline contre les mégabassines - 415 UBM le 25 mars
Ce pic à 415 UBM le 25 mars, jour des violents affrontements qui ont opposé militants écologistes et forces de l’ordre à Sainte-Soline, peut paraître trompeur. « Pendant sept jours, on a été sur un niveau d’UBM supérieur à 100, c’est une couverture médiatique forte », souligne la directrice des études. Au-delà de l’événement en lui-même, les médias se sont interrogés sur les niveaux de violence, y compris du côté des forces de l’ordre, sur l’intervention des secours… Sur la période, le sujet cumule 1 550 UBM. « C’est le seul événement qui a duré aussi longtemps hors retraites, relève encore Sonia Metché. On est ici aussi sur une mobilisation sociale en faveur de la défense d’un autre projet de société. »
4. L’élection de Sophie Binet à la tête de la CGT - 363 UBM le 31 mars
En pleine mobilisation sociale, l’élection d’une nouvelle figure à la tête de la CGT a de quoi intéresser les médias. « C’est aussi la première femme à diriger la CGT, il y a une conjonction de facteurs qui expliquent ce score honnête pour une nomination », estime Sonia Metché. Pour rappel, la nomination d’Élisabeth Borne à Matignon en mai 2022 avait totalisé près de 1 000 UBM.
5. La hausse des prix dans l’alimentaire - 352 UBM le 1er mars
Certains acteurs craignaient un « mars rouge », avec les négociations annuelles sur les prix alors en cours entre industriels et distributeurs. Au final, la hausse des prix dans l’alimentaire est le 5e pic médiatique du mois de mars, avec 352 UBM le 1er mars. « En 2022, on parlait surtout des difficultés des artisans, de la hausse des prix des carburants et du pouvoir d’achat. Cette fois-ci, on est sur les prix de l’alimentaire, avec un niveau de bruit médiatique qui reste en deçà de ce qu’on a connu en 2022 (autour de 600 UBM en juin) », contextualise la directrice des études. Mais le sujet est loin d’être clos.