Le 17 mars, BFMTV a fait étape à Lyon dans le cadre d’un Tour de France qu’elle organise à la rencontre du grand public. Reportage.
« Dans l’affaire Palmade, on a vu un défilé d’avocats et de médecins qui, j’ai remarqué, commençaient toujours leur intervention par ‘‘Je ne connais pas le dossier mais…’’. Ne serait-il pas plus honnête d’attendre d’avoir des faits vérifiés ? ». Centrée sur le traitement d'un faits divers qui a beaucoup occupé l'antenne de BFMTV, cette question d'une téléspectatrice interroge les pratiques de la chaîne info et sa capacité à traiter dans la longueur un sujet d’actualité. Cet après-midi du 17 mars - au lendemain de la manifestation spontanée de la Concorde contre la réforme des retraites - deux journalistes de la chaîne d'info participent à une rencontre publique organisée à Lyon.
L’idée : permettre aux présents, dont deux classes de lycéens, de poser toutes leurs questions sur le métier, la fabrique de l’information, les coulisses des sujets télévisés, le quotidien des journalistes. L’initiative s’inscrit dans le cadre d’un Tour de France entamé en octobre afin d’échanger avec les téléspectateurs dans différentes villes, l’étape lyonnaise étant la sixième, et d’un plan d’actions sur l’éducation à l’information lancé en mars par le groupe Altice, incluant visites de studios d’enregistrement, rencontres avec des figures de l’antenne, ateliers avec des jeunes défavorisés, etc.
Au micro, cette fois, devant quelque 150 personnes réunies à la Cité internationale de la Gastronomie, Olivier Truchot, figure des Grandes Gueules sur RMC et de BFM Story sur BFMTV, et Elodie Poyade, présentatrice à BFM Lyon, chaîne locale du groupe lancée en 2019. « C’est intéressant de partir à la rencontre des gens surtout des jeunes qui s’informent par d’autres moyens [que la télévision], confiait un peu avant la rencontre le pilier des « GG ». Oui, il y a des questions auxquelles je m’attends car nous sommes un réceptacle, en tant que chaîne info la plus regardée ».
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Et les questions, pendant pas moins de deux heures, se succèdent. Certains en posent plusieurs. La curiosité prévaut. « Il y a beaucoup de fantasmes autour de nos métiers », relevait Elodie Poyade. La pratique de la profession intrigue (« Où allez-vous chercher les experts ? Comment faites-vous quand une dépêche tombe ? Avez-vous les audiences en live et en tenez-vous compte ? »), de même que ses contraintes (« Comment respecter la neutralité politique ? Comment arbitrer entre fiabilité et rapidité de l’information ? Existe-t-il une liste de sujets censurés et des primes au scoop ? »).
Entre beaucoup d’autres thèmes, l’actualité se fait une place. « Sur les retraites, vous avez raison, il y a beaucoup d’émotion mais il faut aussi de la raison, expliquer pourquoi c’est impopulaire. Ce sont les journalistes qui, les premiers, ont tenté de comprendre la pension à 1200 euros. Chacun sa place, ceux qui s’opposent, ou pas, et nous, nous sommes au milieu », développe Olivier Truchot. La tonalité est quelquefois flatteuse, parfois plus incisive, jamais agressive.
Au final, l’échange, clos sur une séance de selfies, semble avoir convaincu. « On a appris des choses », confiait un participant. Un bilan qui apparaît partagé. De son côté, son accompagnante regrettait malgré tout de n’avoir pas tout à fait obtenu sa réponse. Les ficelles du journalisme en chaîne d'info, un « dossier » désormais mieux connu ?