Le Syndicat national des journalistes (SNJ) du quotidien régional Midi Libre regrette «la volonté de la direction de partir sur des départs contraints» de salariés dans le cadre de la réorganisation du journal.
Trois mois après avoir annoncé l'ouverture d'un plan de départs volontaires pour 45 postes, la direction de Midi Libre a finalement opté pour un plan de départs contraints, selon un courriel envoyé aux salariés et consulté par l'AFP le 17 mars. « Le SNJ avait proposé une réunion avec la direction ce lundi 20 mars. Qui a été refusée et nous le regrettons. Comme nous regrettons la volonté de la direction de partir sur des départs contraints si le nombre des 45 départs volontaires, dont 26 journalistes et neuf assistants d'agence (auxquels s'ajoutaient 10 postes techniques, NDLR), n'était pas atteint », a détaillé à l'AFP Cathy Rocher du SNJ.
Le syndicat, majoritaire chez Midi Libre, souhaitait que si moins de 26 journalistes se portaient volontaires pour un plan de départs incluant entre autres 10 à 12 mois de formation, la direction accepte de ne pas forcer d'autres à partir. Une demande refusée par Jean-Benoît Baylet, directeur général de Midi Libre, qui a donc déclenché un plan de départs contraints (plan de sauvegarde de l'emploi).
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Il « impactera, et je le déplore, prioritairement les plus jeunes salariés de l'entreprise », écrit-il dans le courriel adressé aux salariés, évoquant « une situation extrêmement grave, qui oblige Midi Libre à s'orienter vers le scénario du pire ». La direction de Midi Libre blâme le SNJ qu'elle accuse de ne pas avoir respecté le plan présenté en décembre.
Ce dernier, présenté en CSE extraordinaire et baptisé « Renaissance », prévoyait le retour à un résultat positif en 2024. Après un déficit attendu de 1,6 million d'euros pour 2022, le titre anticipe un déficit de 2,8 millions d'euros en 2023, face à une érosion continue des recettes de la diffusion et de la publicité, en baisse de respectivement huit millions et deux millions d'euros sur quatre ans. La diffusion totale payée s'élevait à 79 000 exemplaires en juin, au lieu de 96 000 en 2018, selon l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias. « Il faut se rendre compte que si 26 journalistes doivent quitter la rédaction, ce sera très dur de faire un journal », a tenu à souligner le SNJ.
Le quotidien régional Midi Libre et ses départementaux L'Indépendant (Pyrénées-Orientales et Aude) et Centre Presse - Le journal de l'Aveyron, regroupés au sein des Journaux du Midi, rayonnent sur la partie est de la région Occitanie (ex-Languedoc-Roussillon et Aveyron).