Médias

La présidente de Clear Channel France, Boutaïna Araki, entend montrer que son média est pleinement engagé dans la transition écologique et la responsabilité sociétale. En témoignent une étude KPMG et le Grand Prix de la communication extérieure.

Une étude de KPMG montre l’impact énergétique de la communication extérieure par rapport à d’autres médias. Pourquoi voulez-vous, avec les autres afficheurs, mettre en avant ces chiffres ?

BOUTAÏNA ARAKI. En raison des attaques, nombreuses, que nous avons eues depuis cet été. Il est injuste de dire que notre média est particulièrement consommateur ou coupable. Nos mobiliers éclairés, nos écrans, nos usages consomment bien sûr de l’électricité. Un écran digital de 2000 kilowattheures correspond à un an de consommation d’un Français, selon l’Ademe. Est-ce une consommation importante ou utile ? C’est compliqué à dire pour un citoyen. C’est pourquoi on a comparé aux autres médias via le nombre de personnes que l’on touche. Pour un contact, on est 6 fois moins consommateur que le web et 17 fois moins que la TV. Le sujet, c’est notre impact environnemental. Une nouvelle étude KPMG évaluera notre empreinte carbone et ira dans le même sens.

Quel est l’objectif de la filière ?

Il s’agit de réduire notre consommation énergétique de 10 % en 2024, et sur l’impact carbone, d’être à -48 % en 2030 et d’aller vers une contribution à la neutralité carbone en 2045 (chez Clear Channel nous sommes en avance de trois ans sur la trajectoire, à -20 % en 2022).

Y a-t-il une mauvaise compréhension des marques ?

Surtout un mauvais buzz. Certaines marques, qui ont été un peu hésitantes, reconnaissent la sobriété de notre média. Mais elles ont peur que rejaillisse sur elles un a priori négatif sur le DOOH qui serait consommateur d’énergie. Le gouvernement reconnaît lui-même qu’on est dans le symbole. On aurait mieux fait de dire aux gens d’éteindre leur télé quand ils ne sont pas devant, on économiserait considérablement plus d’énergie qu’avec nos écrans. Mais il est plus facile de pointer du doigt un mobilier dans la rue que de s’en prendre à une régie TV, à Google ou à Facebook ! À Clear Channel, nous n’avons que 500 écrans dans la rue (3 100 en DOOH) pour 45 000 mobiliers. Et sur le papier, on est en éclairage LED, ce qui veut dire -70 % de consommation énergétique par rapport au néon.

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La transition écologique sera-t-elle au centre du Grand Prix de la communication extérieure ?

Oui, nous croyons beaucoup à l’engagement. Notre média est ancré dans la vie du citoyen, des collectivités et a une influence sur nos comportements. On renouvelle donc notre Prix de l’engagement qui récompensera une campagne soutenant un pilier de la RSE. Les marques ont encore du mal à se positionner, à se mettre en avant, car la ligne de crête est de ne pas récompenser le greenwashing. Je le comprends. Avec Mélanie Pennec, présidente du jury, nous irons voir dans toutes les campagnes, pour ce prix, au-delà de celles qui ont été proposées. Notre Futur Prix, en juin, aura aussi pour thématique : « Et si mieux consommer, c’était mieux ? ».

Que prévoyez-vous pour Paris 2024 ?

Nos mobiliers sont à proximité des lieux des grands événements. Le Cojo préempte la commercialisation jusqu’à fin mars. Nous reprendrons ensuite la main. Les clients qui achètent une semaine en 2023 ont une option pour la même semaine en 2024. Nous préparons aussi une offre où l’on pourra avoir des surpressions en fonction des zones.

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