La chaîne CNews devra publier un droit de réponse des Insoumis après les propos d’un intervenant à l’antenne en août, qui assimilait LFI à «un parti antisémite», selon une décision rendue par le tribunal judiciaire de Paris.
Les propos visés avaient été tenus le 1er août 2022 dans l’émission « Midi News », accessible sur le site internet de la chaîne. « Sous prétexte d’antisionisme », soutient alors un intervenant de l’émission, « la gauche, surtout le France Insoumise, dérive vers l’antisémitisme ». « Ils cautionnent des actes de plus en plus antisémites, des discours de plus en plus antisémites », lance ce président d’un cercle de réflexion, William Thay, soutenant que LFI « devient de plus en plus un parti antisémite, pour devenir le héraut de l’islamo-gauchisme ».
La France insoumise (LFI) avait demandé l'« insertion » d’un droit de réponse sur la page du site de CNews où la vidéo apparaissait. Après avoir essuyé plusieurs refus, les Insoumis avaient assigné la chaîne pour l’obtenir. Le tribunal a donné raison à LFI : CNews devra publier sous sept jours sur son site ce droit de réponse, selon l’ordonnance dont l’AFP a eu connaissance.
Lire aussi : Comment réagir aux ennuis judiciaires de ses stars ?
« Les insoumis.e.s ne sauraient tolérer de tels raccourcis et condamnent avec fermeté toute accusation d’antisémitisme », dit notamment ce droit de réponse. « La France Insoumise rappelle son attachement aux valeurs républicaines et antiracistes qui sont les siennes depuis sa création », indique-t-il aussi.
« Compte tenu de la résistance manifestée par le défendeur », le tribunal a assorti cette obligation d’une astreinte provisoire - la chaîne devra payer 150 euros par jour de retard pendant 60 jours. CNews devra aussi verser 1 500 euros à LFI au titre des frais de justice.
« Cette décision est une victoire contre les commentateurs qui se croient autorisés à insulter la France Insoumise, et les chaînes d’information complices de ces accusations, sans laisser la parole aux principaux concernés », a réagi l’avocat de la France insoumise, Me Mathieu Davy. « Nous ne laisserons pas faire ! », a réagi le dirigeant de LFI, Manuel Bompard, sur Twitter, en se félicitant de la décision de justice.