Le fondateur associé des Éditions Dauvers, expert de la grande consommation, revient sur les grandes actualités de la semaine.
Amazon qui participe pour la première fois au Salon de l’Agriculture, qui a démarré le 25 février.
Le Salon de l’Agriculture est une vitrine pour tous les acteurs de la chaîne de l’alimentaire. Certains font des pieds et des mains pour y aller, avec succès ou non, d’autres ne pourront jamais y exposer… Par sa présence, Amazon, souvent perçu comme un ogre par la société ou par ses concurrents, se présente comme l’ami des PME françaises. Sur son stand, « Amazon » n’est marqué nulle part, seul le logo est visible. Y être sans y être, c’est la meilleure façon d’être accepté sur le salon. Son stand se présente comme une sorte de halle abritant une dizaine de mini-stands dont chacun est animé par un producteur issu de « La Boutique des producteurs » du géant américain. Le visiteur ne sait pas qu’il est chez Amazon.
Les résultats dégradés de Fnac Darty en 2022, présentés le 23 février.
L’inflation conduit les consommateurs à des arbitrages autour de la notion d’essentialité. Tous les marchés non alimentaires sont plutôt victimes de ces arbitrages. D’ailleurs, Maisons du Monde, d’après ses résultats 2022, en souffre aussi. Pour Fnac Darty, s’ajoute un sujet de rentabilité avec le coût de l’énergie. La facture s’élèverait à au moins une trentaine de millions d’euros, selon le patron du groupe Enrique Martinez. Ainsi, tant que durera le spectre de l’inflation, tous les marchés non alimentaires seront sous tension. Si « mars rouge » est devant nous pour l’alimentaire, compte tenu des nouveaux tarifs en fin de négociation actuellement, qui se traduiront sur les prix en rayon, le phénomène devrait se retourner dans quelques mois, d’après les prévisions des économistes.
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La Commission européenne qui interdit l’usage de TikTok à ses employés.
Nous sommes dans un flou incroyable sur ce que peut faire naître comme dommages collatéraux le fait de donner ses datas à une entreprise dont on ne connaît pas la finalité. Il existe une espèce de grand vide sur ce que l’on donne aux médias que l’on utilise. Au-delà de ce que l’on accepte d’y publier, les réseaux sociaux disent beaucoup de nous : sur ce que nous sommes, la façon dont nous interagissons, notre géolocalisation... Ce n’est pas parce que l’on ne s’en rend pas compte que ces données n’ont pas d’incidence.
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Vingt-cinq magasins Galeries Lafayette placés en procédure de sauvegarde, le 22 février.
Ces magasins n’appartiennent pas à l’enseigne. Le sujet concerne un franchisé des Galeries Lafayette, Michel Ohayon, pris dans un tourbillon interne à son entreprise [Hermione People & Brands], déjà contrainte d’arrêter Camaïeu, Go Sport étant à présent dans le collimateur. Et il illustre la difficulté du commerce. Avec toujours de nouvelles ouvertures ou agrandissements de magasins, nous sommes en surcapacité commerciale, alors que la consommation ne progresse plus. À cela s’ajoute le transfert de la consommation vers l'e-commerce. Une certaine respiration naturelle des choses induit une fragilisation des acteurs les plus faibles et parfois leur disparition. Nous ne sommes qu’au début du phénomène, qui s’accélère. Aujourd’hui, ces fermetures demeurent des événements, demain, elles vont se banaliser.
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Shein qui a ouvert un nouvel espace physique, à Paris, le 22 février.
Shein incarne une injonction contradictoire entre le citoyen et le consommateur. Frugalité, consommation durable, relocalisation… Sur ces sujets, envisagés sous le prisme du citoyen, elle ne coche aucune case. Si l’on adopte le regard du consommateur, elle a tout bon : renouvellement permanent de l’offre, prix bas… Par ailleurs, la frontière entre le online et le offline tend à disparaître : une marque pour exister dans l’esprit du consommateur doit être multicanale.