Devant une commission d'enquête du Sénat sur l'hyper-concentration des médias, Bernard Arnault, propriétaire des Echos et du Parisien, a notamment démenti avoir tenté d'acquérir Le Figaro.
Quelques heures seulement après Vincent Bolloré, le patron du groupe LVMH, Bernard Arnault, propriétaire du groupe Les Echos-Le Parisien, était auditionné ce jeudi 20 janvier par une commission d'enquête du Sénat sur la concentration dans les médias. L'actionnaire principal du géant du luxe a notamment assuré que son groupe n'avait pas tenté d'acquérir le quotidien Le Figaro auprès du groupe Dassault, contredisant des informations de presse.
L'homme d'affaires était interrogé par les parlementaires sur ses velléités d'étendre son groupe de presse (Les Echos, Investir, Le Parisien et des participations dans Challenges, L'Opinion et Lagardère) et d'audiovisuel (Radio Classique, Mezzo) à d'autres médias. «Sur M6 [mise en vente en 2021 par son actionnaire allemand Bertelsmann, ndlr], on n'a pas étudié le dossier. On nous a sollicités, compte tenu de la taille du groupe quand un gros dossier se présente, mais on ne l'a pas étudié», a-t-il répondu.
«Quant au Figaro, Le Monde disait encore hier qu'on avait fait une offre. C'est quand même très étonnant, ça vous montre quand même les limites de la presse. C'est faux. Je leur ai dit à plusieurs reprises, je le confirme aujourd'hui sous serment. Et néanmoins ils l'écrivent. (...) Ca vous montre que ma capacité d'influence est limitée», a-t-il ajouté.
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En novembre, le quotidien du soir avait cité Laurent Dassault, l'un des héritiers de Serge Dassault, qui assurait que «Messieurs Arnault et Bolloré avaient chacun fait une proposition il y a quelques mois». Selon Bernard Arnault, les médias sont «un sujet assez marginal» pour LVMH. Il a répété à plusieurs reprises s'y consacrer personnellement assez peu, et n'investir la plupart du temps que lorsque des titres en difficultés, «fleurons français», lui sont proposés, une activité pour lui proche du «mécénat».
D'autres magnats de la presse et de l'audiovisuel passeront dans les prochains jours devant cette commission d'enquête, qui doit rendre en mars un rapport sur les conséquences économiques et démocratiques de l'hyper-concentration des médias. Les auditions de Patrick Drahi (BFMTV, RMC) et Martin Bouygues (propriétaire de TF1 qui projette de fusionner avec M6) sont notamment prévues. Celles de Xavier Niel et Arnaud Lagardère ont été repoussées à une date encore non déterminée.