Le président du Centre national du cinéma et de l’image animé, Dominique Boutonnat, souhaite rétablir des engagements de programmation afin protéger la diversité des films en salles.
Invité à débattre aux Rencontres de l’ARP, au Touquet, mercredi 2 novembre, Dominique Boutonnat a annoncé plusieurs évolutions dans la mise en valeur du cinéma en amont de la remise du rapport Lassere attendue en janvier. Afin de défendre la diversité des films en salles, et éviter une concentration de la programmation des exploitants sur les gros blockbusters (Black Panther, Avatar 2..), le président du Centre national du cinéma s’est prononcé en faveur du rétablissement d’engagements de programmation des films en salles, qui avait été abandonné vers 2016.
« On va vers des engagements de programmation même s’il y a eu plus de flexibilité depuis deux ans et demi », a-t-il déclaré, rappelant que les moins de 25 ans qui voyaient neuf films en salles en moyenne en 2009 n’en voyaient plus que 4,5 en 2019, dont 0,5 issu de la diversité française et mondiale.
Dominique Boutonnat, qui été reconduit en juillet pour un mandat de trois ans, s’est également prononcé en faveur d’engagements de diffusion permettant l’accès des salles aux films. Cela passe sans doute par une évolution juridique autorisant le CNC à fixer des objectifs.
Chronologie des médias
Dans la cadre de la clause de revoyure qui réexaminera en février l’accord interprofessionnel sur la chronologie des médias, signé par Netflix mais pas par Disney ou Amazon, « le but n’est pas de tout changer mais de se remettre autour de la table pour ajuster les choses », a-t-il ajouté, assurant que le but d’une telle chronologie est la protection de la salle puis la valorisation des fenêtres d’exploitation.
Enfin, le président du CNC a rappelé que les 400 millions d’euros débloqués par le gouvernement dans le cadre de France 2030 allaient permettre de construire des studios de production qui devront répondre à des règles de diversité car fabriqués avec l’argent public.
Il souhaiterait également mettre à la disposition des exploitants de salles un outil public visant à mieux connaître les données de fréquentation afin de mieux ajuster la programmation des films.
En 2022, les professionnels du cinéma s'attendent à 155-160 millions d’entrées en salles en France, contre 95,5 millions en 2021 mais 213,2 millions en 2019, année pré-Covid.
