Médias

Le JDD lance un magazine mensuel consacré aux livres, baptisé JDD Magazine. Proposé en fin de mois couplé avec l’hebdo, il sera aussi vendu en kiosque indépendamment. Stéphane Albouy, directeur de la rédaction, nous détaille ce projet.

Pourquoi lancer ce dimanche, 23 octobre, ce magazine mensuel du JDD ?

STÉPHANE ALBOUY. J’ai rejoint ce groupe pour développer ce projet. Nous en avons discuté lors de mon premier rendez-vous avec Constance Benqué, présidente du pôle news de Lagardère, et Jérôme Béglé, directeur général de la rédaction. Lors de son arrivée à la tête du JDD [en janvier 2022], Jérôme Béglé a cherché un projet qui appuie la notoriété et la puissance du journal sans le phagocyter.

Quelle est la ligne éditoriale de ce JDD Magazine ?

Je suis parti d’une feuille blanche et j’ai constaté que les autres newsmagazines ne consacrent pas beaucoup d‘espace aux livres. Depuis le covid, le livre et l’édition ont connu un rebond. Journalistiquement, le livre est devenu un objet qui cristallise les changements de la société. On l’a vu avec Les Fossoyeurs [Victor Castanet, Fayard], sur les Ehpad, avec Les Infiltrés [Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre, Allary], sur les cabinets de conseil, et avec La Familia Grande [Camille Kouchner, Seuil], sur l’inceste, dans l’affaire Duhamel. J’ai proposé que le livre et l’édition soient au cœur du magazine. Non pas sous forme de critiques, ce que fait très bien Marie-Laure Delorme [journaliste] dans Le JDD, mais comme décrypteurs de la société.

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Comment le journal est séquencé ?

En trois parties. Dans la première, « Le livre », il y a une rubrique sur la tendance littéraire du mois ; dans « D’ici je vous écris », un écrivain détaille pourquoi il s’est installé à cet endroit ; et chaque mois, un écrivain nous offre une nouvelle. Dans la seconde partie, « L’enquête », nous proposons un éclairage très différent sur un sujet que l’on croit connaître. Et enfin, dans « Le beau », nous conjuguons le lifestyle, la mode, le tourisme et le design, avec la littérature et les libres.

Le JDD a comme actionnaire Lagardère, que contrôle le groupe Vivendi, détenu par Vincent Bolloré, très présent dans l’édition à travers Editis et Hachette. De quelle liberté jouissez-vous par rapport aux livres publiés ?

Mes interlocuteurs sont Jérôme Béglé et Constance Benqué. L’importance du livre dans le groupe est indéniable mais je tiens à insister sur la liberté éditoriale totale qui existe au JDD. Il n’est qu’à feuilleter les pages du journal pour se rendre compte que tous les éditeurs y sont présents. Constance Benqué les a d’ailleurs réunis pour présenter le magazine : ils se réjouissent de cette publication qui met à l’honneur leurs ouvrages.

Combien de personnes participent au journal ?

Nous sommes une équipe resserrée dont deux rédacteurs en chef, une rédactrice en chef adjointe, un directeur artistique et des collaborations de salariés du JDD. Une quinzaine de pigistes ont travaillé sur le premier numéro.

Comment sera vendu le magazine ?

Il sera tiré à 160 000 exemplaires et vendu en fin de mois avec Le JDD au prix de 3 euros, au lieu de 2,40 pour le seul JDD. Il sera en kiosque le lundi suivant, et durant tout le mois, au prix de 4,90 euros.

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Quel est le coût de ce projet ?

Je ne donne pas de chiffre mais c’est un investissement sérieux et encourageant dans une période où les ventes de journaux papiers sont problématiques. Cet investissement est pérenne et durable puisque je travaille sur un rétroplanning à un an.

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