Le Groupe Canal + est parvenu à s'entendre avec les organisations du cinéma sur la chronologie des médias. Il a annoncé jeudi 2 décembre un nouvel accord, jusqu’en 2024, avec les professionnels représentées par le Bureau de liaison des industries cinématographiques (Blic), le Bureau de liaison des oganisations du cinéma (Bloc) et les Auteurs-Réalisateurs-Producteurs (ARP).
Comme l'avait expliqué Alain Sussfeld, directeur général d'UGC au cours des Rencontres de l'ARP, le 5 novembre, les professionnels proposaient une diffusion sur Canal+ six mois après la sortie en salles et à quinze mois pour les plateformes (Netflix, Amazon Prime Video, Disney+...), en deuxième fenêtre de diffusion, soit neuf mois d'exclusivité pour le grand argentier du cinéma français. En échange, ils demandaient au groupe de télévision payante un financement de 170 millions d'euros par an auquel s'ajoute 20 millions d'euros pour la contribution de Ciné+, soit 190 millions d'euros, sans compter un retard de paiement de 30 millions d'euros au regard des précédents engagements de Canal+ (174 millions d'euros par an). Pour boucler ce contentieux, les professionnels ont proposé une rallonge de 20 millions d'euros par an. C'est dont finalement sur la moitié de la somme que les parties semblent s'être entendues.
Un engagement sur trois ans
Le nouvel accord prévoit « un investissement garanti de plus de 600 millions d'euros pour les trois prochaines années dans le cinéma français et européen pour Canal+ et Ciné+», selon un communiqué de la filiale de Vivendi. Il a été confirmé « un avancement de la fenêtre de Canal+ dans la chronologie des médias six mois après la sortie en salles, conforme à son statut renouvelé de premier contributeur du cinéma français et européen ». La période de droits exclusifs de 9 mois minimum a donc été consentie. Elle peut aller jusqu’à 16 mois avec la deuxième fenêtre. Il est en outre annoncé une « meilleure capacité d’exposition et de circulation des œuvres sur les antennes cinéma du Groupe Canal+ comme sur myCanal.
Les signataires souhaitent ainsi favoriser l’adoption d'une nouvelle chronologie des médias proposée par les organisations du cinéma. Ils demandent un aménagement de la réglementation par les pouvoirs publics pour que cet accord entre en vigueur le plus vite possible et sécurise de façon pérenne le financement de la filière.