Pourquoi lancer un nouvel hebdo papier ce mercredi 17 novembre alors qu'on dit la presse sinistrée ?
Christophe Barbier. Dans le domaine du combat éditorial, rien ne remplace l’imprimé. On croit à l’existence papier et au kiosque, point de vie dans l’agora publique. Franc-Tireur sera un manifeste de 8 pages, sans publicité avec une grande densité d’écriture, des éditoriaux très tranchés, des papiers offensifs voire agressifs alors que les hebdos sont généralistes et policés. Il y aura trois rubriques phares : la double page d’enquête, le « complot de la semaine » et le « portrait qui tue ». Il n’y aura pas de photo mais des dessins de presse. Il sera tiré à 160 000 exemplaires, vendu 2 euros et lancé dès le 17 novembre.
Quelle sera votre ligne éditoriale ?
Nous nous battrons contre l’obscurantisme et les extrémismes. Donc contre Éric Zemmour, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon mais aussi contre les complotistes. Notre slogan, inscrit sous notre titre c’est « La raison est un combat ». Nous nous inscrivons dans la filiation de Descartes, Voltaire et Camus.
Comment avez-vous constitué votre équipe ?
Le projet est parti du groupe CMI France, qui veut lancer un titre par semestre. Ils ont ciblé l’infopinion, segment délaissé. Le duo originel est composé de Raphaël Enthoven et de Caroline Fourest, laquelle en est l’âme. Elle a d'abord combattu l’extrême droite avant de combattre sur sa gauche, c’est-à-dire le néo-féminisme, la cancel culture, le woking qui viennent saper l’universalisme républicain. Éric Decouty, passé par Marianne, Le Figaro et Libération, et moi-même avons complété l’équipe en tant que journalistes professionnels.
Qui compose la rédaction ?
Une vingtaine de francs-tireurs, des personnalités qui ont des activités par ailleurs, nous rejoignent pour défendre l’universalisme républicain. Il y a notamment l'économiste Philippe Aghion, le syndicaliste Jean-Claude Mailly, l'autrice Rachel Khan et le journaliste et musicien Benjamin Sire.
Que donne votre campagne de préabonnements ?
On espérait 1 000 abonnés en trois semaines, on a atteint ce chiffre en trois jours. On a déjà 2 400 abonnés dont beaucoup pour la formule premium qui permet d’assister à une conférence de rédaction, à une soirée de bouclage ou de un déjeuner avec l'équipe. Ils seront nos compagnons de route.
Vous sortez à un moment propice : la campagne présidentielle. Mais quelle est la pérennité à attendre du titre ?
J’ai du mal à penser que la France ne soit pas habitée par un intense combat politique et social qui perdure au-delà des échéances électorales présidentielle puis législative.
Votre actionnaire est un milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, qui a fait fortune dans l’énergie. Avec ce projet, il assied son influence sur l’opinion et le champ politique en France…
Mais nous ne nous sommes jamais parlés, pas même au téléphone. Donc j’ai l’impression de vivre dans une indépendance totale. C’est un actionnaire qui met des moyens à notre service mais qui n’exerce pas de pression éditoriale.
Site du journal https://www.franc-tireur.fr/