«Nous voulons aider les créateurs à transformer leur public en fans, et leurs fans en revenus», a résumé Esther Crawford, directrice des produits de monétisation, lors d'une conférence de presse. «Nous voulons que Twitter soit le meilleur endroit pour les conversations des influenceurs avec leur audience». Des plateformes comme TikTok, Instagram, YouTube ou encore Twitch ont construit leur popularité auprès des jeunes en bonne partie grâce à ces professionnels des réseaux sociaux. Attirer et garder des stars et leur public est donc devenu crucial pour ces entreprises.
Ces derniers mois, Twitter a multiplié les initiatives en ce sens, en testant par exemple les abonnements payants à certains comptes ou la «Tip Jar» ou «boîte à pourboires», pour faire des dons aux créateurs. Le «bouton à pourboire» est désormais étendu à tous les utilisateurs d'appareils iOS (iPhone, iPad) et arrive bientôt sur Android (le système d'exploitation mobile de Google, dominant dans le monde).
L'entreprise basée à San Francisco ne veut pas être en reste d'autres tendances actuelles, comme les cryptomonnaies: les pourboires pourront être versés en bitcoin. «Nous savons qu'il y a un intérêt croissant parmi les créateurs pour les applications qui fonctionnent sur une chaine de blocs ("blockchain"), qui gèrent des biens et monnaies numériques», a souligné Esther Crawford.
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Twitter entend aussi ne pas manquer le train des NFT, ces certificats d'authenticité numérique pour des contenus en ligne (images, animations, tweet, etc), qui suscitent un immense engouement. La plateforme veut «explorer» ce domaine pour permettre aux utilisateurs d'afficher leurs propriétés numériques. Elle compte aussi développer les «Spaces» (salons audio) avec de nouvelles fonctionnalités, comme la possibilité d'enregistrer des conversations pour les proposer en diffusion différée ou encore la vente de tickets.
Cette stratégie marketing va de pair avec les efforts du groupe pour tenter d'assainir les échanges et de lutter contre la désinformation, deux problématiques qui ont largement détérioré la réputation des réseaux sociaux. Twitter, qui n'a pas les moyens de s'équiper d'une immense armée de modérateurs comme Facebook, parie sur la décentralisation.
«Nous ne voulons pas que Twitter soit considéré comme le modérateur. Soyons honnêtes: on n'est pas toujours bons dans ce rôle», a plaisanté Christine Su, une directrice produit chargée de la sécurité des conversations. La société déploie donc peu à peu une batterie d'outils pour donner plus de contrôle aux utilisateurs (pour interrompre des débats toxiques, bloquer des personnes agressives, etc.) et aussi plus de contexte sur les échanges en cours.