Justice
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et l'ONG Gulf Center for Human Rights (GCHR), qui défend les droits humains, ont à leur tour porté plainte à Paris après les révélations sur l'espionnage de téléphones portables grâce au logiciel Pegasus, ont annoncé jeudi 5 août leurs avocats.

Les deux nouvelles plaintes du SNJ et du GCHR ont été déposées jeudi 5 août auprès du parquet de Paris notamment pour « atteintes à la personnalité » et « entrave à la liberté d'expression », selon leurs avocats, Mes William Bourdon et Vincent Brengarth.

Ces deux plaintes rejoignent celles déjà déposées dans cette affaire par Mediapart, Reporters sans frontières (RSF), Le Canard enchaîné et son ancienne collaboratrice Dominique Simonnot, devenue Contrôleuse générale des prisons.

Pour examiner toutes ces plaintes, le parquet de Paris a ouvert le 20 juillet une enquête visant une dizaine d'infractions, dont « atteinte à la vie privée », « interception de correspondance », « accès frauduleux », à un système informatique et « association de malfaiteurs ».

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« Des journalistes et des opposants du monde entier ont été espionnés grâce à Pegasus », rappellent Maîtres William Bourdon et Vincent Brengarth dans leurs plaintes consultées par l'AFP. « De tels agissements portent directement atteinte à la liberté d'expression, à la liberté d'information et au secret des sources » et « sont susceptibles de permettre de surveiller le travail des journalistes » et « des défenseurs des droits », considèrent Maîtres Bourdon et Brengarth.

Une enquête publiée à partir du 18 juillet par un consortium de 17 médias internationaux, a révélé que le logiciel Pegasus, élaboré par l'entreprise israélienne NSO Group, aurait permis d'espionner les numéros d'au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d'entreprise de différents pays.

Ce travail journalistique se fonde sur une liste de 50 000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 obtenue par l'organisation Forbidden Stories et Amnesty International.

Selon des médias français, les portables de responsables politiques, dont le président Emmanuel Macron et l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, figureraient sur « la liste de numéros sélectionnés des numéros sélectionnés par un service de sécurité de l'État marocain, utilisateur du logiciel espion Pegasus, pour un potentiel piratage ». Le royaume chérifien a formellement démenti « ces allégations mensongères » et a lancé plusieurs procédures en diffamations en France contre plusieurs médias ainsi que Forbidden Stories et Amnesty international.

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