Le groupe Vivendi, contrôlé par Vincent Bolloré, a décidé de faire appel après la décision du tribunal de commerce de Paris de rejeter mercredi 14 octobre la requête des premiers actionnaires du groupe Lagardère, Amber et Vivendi (47% du capital à eux deux) qui demandaient la nomination d'un mandataire ad hoc pour convoquer une assemblée générale extraordinaire, en vue d'entrer au conseil de surveillance. Le tribunal a considéré que le géant des médias et son allié, le fonds britannique, «ne démontrent pas avec l'évidence requise qu'ils poursuivent un autre but que celui de leurs intérêts propres» et les a déboutés de l'intégralité de leurs demandes. Dans un communiqué où il annonce sa volonté de faire appel, Vivendi prend «acte de la décision» mais «reste confiant dans le bien-fondé de [sa] démarche». Une décision inverse était peu probable selon les juristes, pour une société cotée. Le tribunal a réfuté tous les points soulevés par les défenseurs des requérants lors de l'audience. «Nous ne relevons aucune anomalie dans le fonctionnement formel des organes sociaux de la société Lagardère SCA», écrit-il dans sa décision. La vente par Arnaud Lagardère de 27% de sa holding à Bernard Arnault, dans le but d'éponger une partie de ses dettes, «ne modifie pas l'actionnariat» de la société gérante et commanditée (Arjil-Arco) et «ne requiert pas [...] l'approbation préalable du Conseil de surveillance». Enfin, le renouvellement anticipé du mandat de gérant d'Arnaud Lagardère le 17 août «n'est contraire à aucune disposition statutaire» et «son opportunité peut se justifier».