Le gouvernement a mis de côté le projet de holding de l'audiovisuel public et découpé la réforme de l'audiovisuel, a indiqué la ministre de la Culture Roselyne Bachelot devant les députés.
«Nous n'aurons pas le temps, du fait de tout ce qui nous est imposé par la crise pandémique, d'examiner la création d'une superstructure de l'audiovisuel public», a annoncé Roselyne Bachelot.
Dans le cadre d'une grande et très attendue réforme de l'audiovisuel, le gouvernement voulait regrouper les principales entreprises de l'audiovisuel public au sein d'une holding commune appelée France Médias, rapprochant des médias séparés pour la plupart depuis l'éclatement de l'ORTF en 1975.
Ce regroupement devait concerner France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (le groupe qui chapeaute RFI et France 24) et l'Ina (Institut national de l'audiovisuel). «Il faut que l'audiovisuel public continue sa transformation», a souligné Roselyne Bachelot. «Il va falloir qu'il améliore les synergies entre les différentes entreprises, qu'il parachève la transition numérique.»
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Comme l'avait annoncé mi-juin le Premier ministre d'alors, Edouard Philippe, la réforme de l'audiovisuel a été découpée «en trois paquets», a précisé Roselyne Bachelot. Une série de dispositions («lutte contre le piratage, création d'une autorité de régulation, modernisation de la TNT») devrait être examinée «dans le courant de la session» parlementaire.
La transposition de la directive européenne sur les services de médias audiovisuels (SMA), qui permet d'appliquer aux plateformes en ligne les obligations de financement qui pèsent sur les chaines traditionnelles, doit être soumise au Parlement dans le projet de loi portant diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union européenne en matière économique et financière (DADDUE).
Concernant France Ô et France 4, dont le départ de la TNT est prévu le 9 août, Roselyne Bachelot a indiqué qu'elle allait «prendre les décisions dans les prochains jours» avec le Premier ministre Jean Castex.