Audiovisuel
Les groupes France Télévisions, M6 et TF1 ont reçu de l'Autorité de la concurrence l'accord qui leur manquait avant le lancement d'une plateforme commune de vidéos OTT. Salto sera lancée commercialement début 2020, plus de dix-huit mois après l'annonce de sa création.

Suite à l’avis favorable du Conseil supérieur de l'audiovisuel, émis le 17 juillet dernier, les groupes France Télévisions, M6 et TF1 ont reçu ce lundi 12 août l'autorisation sous conditions de l'Autorité de la concurrence de créer et d'exploiter Salto, leur plateforme OTT commune de programmes audiovisuels en ligne. Le lancement de l’offre commerciale est prévu au premier trimestre 2020, précise un communiqué.

« Salto aura pour activité la distribution de services de télévision, incluant notamment les chaînes de la TNT des sociétés mères et leurs services associés (par exemple, télévision de rattrapage), et l'édition d'une offre de vidéo à la demande par abonnement. Les offres de Salto seront diffusées sur l'Internet ouvert (« over-the-top » ou OTT) et seront donc accessibles aux consommateurs directement sur Internet sans l'intermédiaire d'un distributeur. », indique l'Autorité de la concurrence.

Ce feu vert intervient plus d'un an après l'annonce de cette alliance, le 15 juin 2018, entre les trois grands acteurs de la télévision hertzienne. Dès la rentrée, les trois groupes vont donc pouvoir lancer leurs recrutements et préparer le lancement de la nouvelle plateforme qui se veut une réponse à la concurrence frontale des plateformes internationales, Netflix, Amazon Prime et bientôt Disney + ou Warner Media. « Avec Salto, les groupes France Télévisions, M6 et TF1 conjugueront en effet leurs forces et proposeront une réponse locale ambitieuse aux nouvelles attentes du public, tout en renforçant davantage encore leur participation active à la création française et européenne », ajoute le communiqué commun.

 

Engagements anti-coordination

Le feu vert des sages de la rue de L'Echelle est lié au respect d'une série d'engagements visant à prévenir les risques de « coordination » entre TF1, France Télévisions et M6. Ces engagements portent sur le marché amont de l'acquisition des droits de diffusion (limitation des possibilités d'achats couplés de droits, encadrement de la capacité d'approvisionnement de contenus exclusifs auprès des sociétés mères ainsi que de la possibilité de bénéficier des clauses contractuelles des contrats de diffusion de TF1, France Télévisions ou M6), l'édition et la commercialisation des chaines (absence d'exclusivité sur la distribution de chaînes de la TNT en clair et de leurs services associés, libre accès des chaînes de TF1, France Télévisions et M6 à des distributeurs tiers), la distribution des services de télévision payante (limitation des possibilités de promotion croisée entre les chaînes des trois groupes et Salto) et enfin la publicité.

Sur ce dernier point, si Salto ne diffusera pas de publicité, la plateforme est susceptible d'acheter de la publicité auprès des régies de ses trois copropriétaires. En conséquence, l'Autorité précise que « les sociétés-mères se sont engagées à commercialiser auprès de Salto des espaces publicitaires sur la base de conditions générales de vente, et dans des conditions objectives et non discriminatoires ».

 

« Un signal très positif »

« Le lancement de la plateforme nous donnera très prochainement les moyens de jouer sur notre territoire, face aux acteurs internationaux, déclare Delphine Ernotte Cunci, PDG de France Télévisions. Et la création française et européenne trouvera ainsi un nouveau moyen de rencontrer son public.» De son côté, Gilles Pélisson, PDG du groupe TF1 s'est réjouit de la concrétisation de ce projet : « La décision de l’Autorité de la concurrence est un signal très positif, car elle démontre la prise de conscience des Autorités de la nécessité de soutenir et d’accompagner les acteurs du secteur dans les évolutions innovantes nécessaires pour faire face aux nouveaux enjeux. »

Quant à Nicolas de Tavernost, président du directoire du groupe M6, il se félicite de l’opportunité qui est ainsi donnée au acteurs de l'audiovisuel « de développer, ensemble, une offre et une plateforme en phase avec l’évolution de certains usages ». «Les chaînes de nos groupes sont appréciées des Français, nos contenus sont attractifs et notre technologie est très avancée », a t-il conclu.

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