Du piquant pour les dîners en ville. C'est à cette idée de la journaliste Ghislaine Ottenheimer que l'on doit «Before Dinner», nouvelle application payante de Challenges. Chaque soir, à 19 heures, du lundi au vendredi, elle promet de divulguer sept informations exclusives ou confidentielles. «Challenges est un enfant de la crise, mais pas un rejeton chétif ni dépourvu d'énergie», annonçait Vincent Beaufils, directeur de la rédaction, lors de la conférence de présentation, place de la Bourse, le 13 novembre. L'initiative vise, en partie, à compenser la baisse des recettes publicitaires du magazine qui, au 1er semestre 2013, ont baissé de 15% pour la version papier, alors qu'elles progressaient de 15% dans le numérique.
Le titre (DFP: 224 561 ex., dont 200 000 abonnements, en baisse de 3,6% en un an) a réalisé en 2012 un chiffre d'affaires de 25 millions d'euros et dégagé 500 000 euros de bénéfice. De l'aveu de Vincent Beaufils, il devait être dans le rouge en 2013. Ce qui ne l'a pas empêché d'investir 50 000 euros dans l'application, ni de recruter un ancien rédacteur en chef de La Lettre A: Grégoire Pinson. «Before Dinner» (20 euros par mois ou 200 euros par an, avec un objectif de 5 000 à 6 000 abonnés) s'adresse à une cible plutôt B to B, décideurs et membres des comités exécutifs des entreprises. L'horaire de cette édition du soir, 19 heures, correspond à l'un des nouveaux pics d'audience de l'écrit.
Des éditions vespérales qui portent leurs fruits
L'Expansion propose déjà des newsletters à 11 et 18 heures . «Sur les supports numériques, on constate une forte affluence le matin, évidemment, puis à la sortie du travail avant le dîner, puis vers 22h30-23heures, horaire où la lecture sur tablette ou smartphone remplace le bouquin avant de dormir», explique Fabrice Bazard, directeur du développement des activités numériques d'Ouest France. Le quotidien a lancé le 5 novembre dernier en test une édition du soir, hebdomadaire pour l'instant, qui devrait paraître tous les jours à 18 heures, d'ici au début 2014. Le groupe Ouest France vise 13 000 abonnés d'ici à un an avec ce journal sur tablettes qui entend proposer des sujets «à portée nationale afin de recruter de nouveaux lecteurs de toutes régions et de tous âges», souligne Fabrice Bazard.
Ouest France a observé les éditions vespérales qui ont porté leurs fruits: celles du brésilien O Globo, de La Republicca en Italie, mais surtout du belge De Standaardt, journal du soir qui, pour une diffusion papier de 90 000 exemplaires, a conquis quelque 15 000 abonnés numériques à 16 euros par mois. Libération mise aussi pour la fin de l'année sur une édition numérique payante de huit pages à 18 heures.