C'est un chèque de 184 millions d'euros que les dirigeants du groupe TF1 ont trouvé dans leurs souliers. Le 21 décembre, Discovery a scellé l'accord annoncé un mois plus tôt avec la chaîne française. Le géant américain de l'audiovisuel (4,2 milliards de dollars de revenus en 2011) a pris 20% d'Eurosport, pour 170 millions d'euros, et des chaînes payantes du groupe: TV Breizh, Histoire, Ushaïa TV, Stylia (pas LCI), pour 14 millions d'euros.
L'opération a de quoi surprendre tant la télévision payante était jusqu'à présent un relais de croissance pour TF1. D'autant que sur les neuf premiers mois de 2012, la chaîne a vu ses recettes publicitaires reculer de 7,1%. Pour l'année, les patrons du groupe français, engagé dans un plan d'économie de 85 millions d'euros, espèrent «une stabilité du chiffre d'affaires consolidé», mais prévoient des «perspectives économiques incertaines pour 2013».
Mais l'arrivée de Discovery apporte une bouffée d'air frais à TF1 et de nouvelles perspectives pour le développement de ses marques. Ses chaînes pourront s'appuyer sur le catalogue du géant américain. Quant à Eurosport, qui compte 130 millions d'abonnés en Europe, elle pourra envisager un déploiement aux Etats-Unis.
L'un des meilleurs actifs du groupe
Discovery, qui a déjà pris 20% de Vivolta début 2012 et vient d'acquérir le groupe scandinave SBS auprès de l'allemand Pro Sieben Sat peut, d'ici deux ans, monter à 49% dans les chaînes thématiques de TF1, et à 51% dans Eurosport. Le groupe envisage même la prise de contrôle total de la chaîne sportive, si TF1 décide de céder les 49% restants. En lâchant Eurosport, valorisée à 850 millions d'euros, TF1 cède l'un de ses meilleurs actifs. Entre 2007 et 2011, la chaîne de sport a vu son chiffre d'affaires bondir de 33% à 367,9 millions d'euros. L'an passé, le taux de marge opérationnelle courante s'est élevé à 17,7%.
