Be cherche un sens à son existence: après avoir absorbé son concurrent Envy en août 2010, l'hebdomadaire féminin «nouvelle génération» du groupe Lagardère, lancé en avril 2010, devrait changer de périodicité à la fin juin, selon le site Pure Médias. Chez Lagardère, on cultive le flou artistique. Discours officiel: «Un projet structurant autour des titres féminins est en cours, qui en est encore au stade de la définition. Des annonces seront faites fin juin-début juillet».
Tout aura été tenté pour maintenir Be à flots: politique de yoyo sur les prix, ventes groupées avec l'inoxydable Elle, passage au format pocket en mars 2011... Las! L'hebdomadaire "générationnel" destiné aux 18-35 ans, qui avait, lors de son lancement, essuyé d'acerbes critiques, se voyant taxé de lecture pour greluches, n'a pas trouvé son équilibre économique.
Au premier trimestre 2012, il a vu sa diffusion France payée chuter de 12,56%, à 132 857 exemplaires... Son concurrent italien, Grazia, reste quasiment stable, à 170 222 exemplaires (-0,50%). Ernesto Mauri, patron de Mondadori France, tresse des lauriers à longueur d'interviews à son «bébé», qui, s'il ne peut se prévaloir d'une diffusion colossale, est un succès, avec un chiffre d'affaires publicitaire en hausse de 34 % en 2011 et 2495 pages de pub.
Y avait-il de la place pour un quatrième hebdo féminin face à Elle, Grazia et Madame Figaro? Le passage à une périodicité mensuelle ouvre un nouveau volet de l'histoire de Be, social celui-là: le périmètre des équipes sera probablement modifié par ce changement de rythme.