Après seulement six mois, Allociné disparaît du paysage télé, en arrêtant sa chaîne diffusée sur le satellite, le câble et l'ADSL. Le groupe se concentre sur son activité principale, le digital, et sur l'international. Une décision prise à froid? Peut-être, mais... La télévision s'arrête juste après la désignation par le CSA des six nouvelles chaînes TNT, une offre pour laquelle le groupe avait manifesté son intérêt pendant un mois avant de renoncer à toute candidature. L'expérience a laissé un goût amer à Allociné. «Le processus m'a choqué, raconte son PDG, Grégoire Lassalle. Le CSA a demandé à de nouveaux entrants de proposer des chaînes thématiques pour diversifier le paysage - et accessoirement ne pas menacer les chaînes existantes - tout en imposant un coût d'entrée de 11 millions d'euros [pour la diffusion]! Forcément, la seule qui a eu le «strapontin» que j'aurais pu viser [TVous la diversité] a le soutien du CAC 40: Pigasse, Pinault, Niel... Et pour les autres, les jeux étaient faits depuis longtemps.» D'autre part, le groupe Allociné, détenu depuis juin 2007 par le fonds d'investissement américain Tiger Global, pourrait bientôt être revendu, comme le veut la loi du marché. L'arrêt de tout développement en télévision rend le site tout de suite plus monnayable, même si Grégoire Lassalle jure «qu'il n'existe pas le début d'une note d'intention préparant cette vente...».
Pas question pour autant de laisser tomber la production. Devant ses 600 m² en travaux sur les Champs-Elysées, le patron explique avec fierté: «Tout cela va devenir un vrai studio, avec régie, plateau, loges...». Allociné continuera à produire des émissions pour d'autres chaînes. Et sortira même son propre programme courant avril.
