Dans une famille, il y a toujours l'enfant rebelle. Chez France Télévisions, c'est France 4. La chaîne est la seule à avoir imposé son logo… penché. Destinée aux 15-34 ans, elle veut se démarquer, mais court encore après son image. Seul porte-drapeau identifié, Cyril Hanouna (magazine Touche pas à ma télé) devrait bientôt être rejoint par d'autres icônes. «Nous allons installer d'autres rendez-vous, dans un esprit alternatif anti-bling-bling», annonce Vincent Broussard, directeur de l'antenne et des programmes.
Dotée d'un budget de 45 millions d'euros, France 4 va accélérer sa politique de production de documentaires et d'achat de programmes différenciants, sans s'interdire de genres, comme la télé-réalité ou le sexe, par exemple. Un programme court «très chaud» serait en projet. «On ne s'interdit rien si les codes nous correspondent», confie Vincent Broussard. Et pour accélérer l'installation de cette nouvelle image, France 4 devrait bénéficier, en décembre, d'une campagne de publicité, signée Les Téléscréateurs, à la radio et sur Internet.
Pas une caricature
Sans réelle cohérence éditoriale depuis son lancement sur la TNT en avril 2005, France 4 abusait des rediffusions. Difficile de se forger un caractère quand on n'a que les robes de ses grandes sœurs pour s'habiller. La chaîne de France Télévisions a tout de même profité de Taratata pour construire sa notoriété. Mais la force du programme musical de Nagui a peut-être étouffé France 4…
«Nous n'avons que six ans. Plus que pour les chaînes historiques, sur la TNT, il faut donner le temps aux émissions d'être repérées, se défend Vincent Broussard. Donner du relief et du sens, mais aussi rester grand public. France 4 ne doit pas être la caricature d'une chaîne élitiste peu regardée. Il n'est pas incompatible de proposer une case pour le cinéma indépendant et de diffuser Rocky.»
