quotidiens
Le prestigieux quotidien britannique a fait le choix de se concentrer sur son site et ses applications pour le suivi de l'actualité.

Une page se tourne dans la presse quotidienne britannique. L'adoption du mur Internet payant par le Times, l'été dernier, avait marqué une évolution majeure. La récente annonce, par le Guardian, d'une focalisation prioritaire sur le numérique («digital first») est un peu plus significative encore: le journal de référence de l'intelligentsia britannique, créé en 1821, ne croit plus au papier, du moins pour le suivi de l'actualité. Selon le directeur de la rédaction, Alan Rusbridger, l'objectif est désormais de faire en sorte que l'édition imprimée soit «aussi intéressante à neuf heures du matin qu'à neuf heures du soir». Autrement dit, que la nouvelle formule du Guardian fasse dans l'analyse haut de gamme, en prenant un peu plus ses distances avec l'actualité chaude.

Priorité au Net et économies pour le papier

Le groupe Guardian News & Media a enregistré une perte 33 millions de livres en 2010 (37 millions d'euros), pour 198 millions de chiffre d'affaires. La priorité accordée au site Internet et aux applications doit permettre de dégager 91 millions de livres de revenus d'ici à 2016, contre 47 millions actuellement, espère Alan Rusbridger. Les éditions papier (Guardian et Observer) devront économiser 25 millions de livres, ce qui impliquera une réduction des effectifs (630 journalistes actuellement).

L'objectif  est de «changer l'état d'esprit et de générer une nouvelle vision à l'intérieur de la société, estime Roy Greenslade, professeur de journalisme à l'université de Londres. Et d'attirer un personnel compétent en développement informatique tout en consentant à une réduction des effectifs. Il serait exagéré de dire qu'un nouveau développeur est plus important qu'un rédacteur, mais le Guardian n'a désormais pas besoin de davantage de journalistes.»

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.