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Face à l’américain Groupon, les quotidiens Nice matin, La Provence et bientôt Ouest France comptent bien se faire une place au soleil des «deals» locaux.

Une coupe de cheveux, un panier de fruits ou encore une séance de gym à prix cassé, à condition qu'au moins 200 personnes s'en saisissent: c'est le principe de l'achat groupé. Un marché en plein essor dans lequel la presse quotidienne régionale (PQR) entend bien se développer.

Face au leader américain Groupon, qui prépare son entrée en Bourse sur la base d'une valorisation de 15 à 20 milliards de dollars et touche 83 millions d'internautes, deux groupes de PQR se positionnent: le Groupe Hersant Média (GHM) et Sipa-Ouest France. «Dans le domaine de l'information, la PQR sert d'intermédiaire entre l'actualité et les lecteurs. Ce rôle est aujourd'hui élargi au secteur du commerce local», explique Frédéric Touraille, directeur général délégué de Nice matin (GHM), qui a piloté la création d'I-Deals.fr. Lancé fin mai à Nice et Marseille via le journal du même groupe, La Provence, le service pourrait prochainement être étendu à d'autres villes de la région, comme Cannes et Toulon.

«Face à Groupon, nos atouts sont la proximité, la qualité du service après-vente, la limitation des offres à un nombre défini d'acheteurs et la puissance du papier, qui nous permet de relayer les “deals” chaque jour dans Nice matin», souligne Frédéric Touraille.

Un pouvoir de recommandation qu'a également compris le groupe Sipa-Ouest France, qui teste un service équivalent à Nantes et Marseille via le site Topenville.com, édité par sa filiale Spir Communication. Contactée par Stratégies, la direction du groupe, qui avait initialement annoncé l'étendue du service à toute la France au 2e trimestre 2011, n'a pas souhaité communiquer sur le sujet.

Source de monétisation

Côté résultats, Nice matin vend déjà de 50 à 80 «deals» chaque jour, pour presque 10 000 personnes inscrites sur le site. Même chose pour La Provence à Marseille. Comme Groupon, GHM prélève une commission de 50% sur chaque transaction, un taux qui pourrait être revu à la baisse en fonction du marché. D'ici dix mois, le groupe entend générer par ce biais «plusieurs centaines de milliers d'euros de chiffre d'affaires par an et par ville», estime Frédéric Touraille, qui y voit une source de monétisation possible pour les sites Internet de GHM.

Après l'âge d'or des journaux gratuits d'annonces, vaches à lait des groupes de presse régionale jusqu'à l'essor d'Internet, l'offre locale d'achats groupés pourrait donc bien devenir la nouvelle poule aux œufs d'or de la PQR.

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