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Le président de Trace TV lance une chaîne sportive le 15 juin. En moins de dix ans, cet ancien dirigeant du label de rap Secteur A s’est construit l’image d’un entrepreneur battant à la vision internationale.

Hasard ou destin? C'est dans l'ancienne usine des jouets Meccano, à Clichy-la-Garenne, aux portes de Paris, que s'est installée Trace TV. Justement, c'est comme un Meccano que le groupe s'est construit, patiemment et solidement. Son PDG, Olivier Laouchez, affirme qu'il pèse aujourd'hui 12 millions d'euros de chiffre d'affaires, 2,5 millions d'euros d'excédent brut d'exploitation et 1,4 million de résultat net.

 

A bientôt quarante-six ans (1), diplômé de l'Ecole supérieure de commerce de Paris, cet entrepreneur dans l'âme dirige une marque présente dans 150 pays grâce à une dizaine de chaînes musicales (urbaines ou tropicales) déclinées sur plusieurs territoires, dans la téléphonie mobile et à la radio. Une palette qui s'enrichira le 15 juin de Trace Sports, une nouvelle chaîne consacrée aux vedettes de tous les spectacles sportifs (lire encadré).

 

Trois ans ont été nécessaires pour mûrir le projet. «Les programmes pour ce type de chaîne n'existaient pas. Il a fallu partir de zéro et tout produire, annonce-t-il avec fierté. Il s'agit du fruit d'une réflexion stratégique. Le problème d'une chaîne musicale, c'est qu'elle n'est pas propriétaire de ses contenus. Du coup, notre attractivité était facilement attaquable. Ce n'est pas le cas pour le sport.»

 

Bonnes fées

L'homme n'est pas à son coup d'essai. En 1990, à 25 ans, il crée Antilles TV, première chaîne privée dans sa région d'origine. Huit ans après, de retour en métropole, le voilà à Sarcelles, en banlieue parisienne, où il prend la direction du label musical Secteur A, qui réunit, entre autres, Doc Gynéco et Stomy Bugsy. Olivier Laouchez y découvre la «culture urbaine» et tâte du micro sur Skyrock... où il se fâche avec Pierre Bellanger, le patron de la station. Au moment du désengagement d'Axa Pivate Equity, il avait d'ailleurs envisagé de prendre sa revanche en rachetant la radio.

 

Il est vrai que le groupe Trace ne manque pas de bonnes fées. En 2002, c'est un fonds d'investissement américain, Goldman Sachs, qui suit Olivier Laouchez dans son nouveau projet: une chaîne musicale sur le thème des cultures urbaines, avec un vision globale et planétaire. Trace naît sur les cendres de MCM Africa, rachetée à Lagardère. L'an passé, après une opération de LMBO, le jeune patron récupère 33% du capital de son groupe et fait entrer deux fonds d'investissements français: Entrepreneur Venture et Citizen capital (24,5% chacun).

 

Ce bol d'air permet le lancement de Trace Sports et d'envisager ses développements: Trace Africa en juillet et d'autres déclinaisons par la suite, des accords de licence en téléphonie, comme celui avec l'opérateur africain NTM, et la radio sur les territoires émergents, comme au Cameroun. La suite du Meccano.

 

(encadré)
Trace Sports, le monde comme but
Sans infos, ni retransmissions d'événements, Trace Sports sera la chaîne des champions. Lancée le 15 juin en haute définition, elle sera disponible sur les réseaux ADSL, câble et satellite, avec une vocation internationale. Basée à Londres, Trace Sports diffusera ses programmes, des reportages de 13 à 26 minutes rythmés par les flashs info, en français et anglais. Dans dix-huit mois, Olivier Laouchez espère avoir une chaîne rentable et toucher 100 millions de foyers. La publicité, confiée à France Télévisions Publicité, sera limitée au parrainage et aux contenus de marque.

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