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Quelques jours avant la fête de la Musique, France 5 diffusera le 16 juin un film musical sur la vie du couturier Yves Saint Laurent. Un documentaire original qui prouve que musique et télévision vont très bien ensemble.

Prenez un album-concept réussi, tournez-en la bande vidéo, mélangez, et vous obtiendrez un film musical atypique à diffuser sur France 5, à l'approche de la fête de la Musique. C'est en quelques mots la genèse du documentaire Une vie Saint Laurent. L'idée: reprendre les chansons écrites par Pierre-Dominique Burgaud et composées par Alain Chamfort, et les illustrer par des images d'archives du couturier Yves Saint Laurent. Bien mieux qu'une simple voix «off», Alain Chamfort chante ainsi ce petit garçon d'Oran qui savait déjà qu'un jour, son nom brillerait en lettres d'or sur les Champs-Élysées.

 

Les réalisateurs Charlotte Epale et François Goetghebeur (Morgane Productions) ont su, eux, choisir des séquences en symbiose: défilés, images d'actualités, archives photographiques et interviews filmées. «L'album était à la fois un très beau regard sur la vie d'Yves Saint Laurent et un parti pris. Nous avons travaillé en gardant toujours à l'esprit cette ligne directrice», explique François Goetghebeur.

 

Entre chaque époque de la vie du célèbre couturier, Alain Chamfort intervient pour contextualiser les documents présentés, de la même manière qu'il le fait sur scène pendant ses concerts. «À l'époque de la conception de l'album, on nous avait suggéré de nous intéresser plutôt à Zinedine Zidane...», se souvient Alain Chamfort qui vient de signer chez Mercury (Universal Music) le temps d'un album de duos.

 

Au final donc, France 5 s'apprête ainsi à rendre visible le 16 juin, à 21h35, un documentaire-ovni, un biopic unique. Et ce film musical pourrait ainsi sonner comme une réponse au récurrent problème de la mise en scène de la musique à la télévision, au-delà des formats connus que sont la captation de concerts, les émissions de variétés ou les clips vidéo.

 

Hors normes

Formulé comme une priorité par le ministre de la Culture et de la Communication Frédéric Mitterrand, le dossier de la place de la musique dans les médias (TV et radio) n'avance pas pour autant. «La musique reste trop rare à la télévision. Il faut vraiment que d'autres initiatives comme ce film musical voient le jour», estime Alain Chamfort, également vice-président de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique).

 

Pendant cinquante-deux minutes, le documentaire Une vie Saint Laurent démontre, en effet, qu'il est possible de s'imposer une esthétique, de s'affranchir des codes classiques de la narration télévisuelle. Tout ce que, pendant longtemps, les sociétés de production et les chaînes de télévision ont hésité à produire et à diffuser, arguant du fait que l'intérêt du grand public était ailleurs. Une idée originale d'écriture ou de montage étant souvent jugée trop élitiste, celle-ci était systématiquement «réservée» à la chaîne Arte.

 

Côté musique, la reconnaissance de l'album autoproduit Une vie Saint Laurent (disque d'or avec 56 000 exemplaires vendus) confirme pourtant l'intérêt du public pour ce type de projet tout sauf formaté. En 1971, Serge Gainsbourg sortait son premier album-concept, Histoire de Melody Nelson; et une vidéo, entre long clip et film musical, mettait déjà en image l'album. Il est temps de revenir en arrière.

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