Le départ de Christine Ockrent, le 26 mai, a mis fin à la guerre des chefs à laquelle se livraient la directrice générale déléguée de l'Audiovisuel extérieur de la France avec son patron, Alain de Pouzilhac. Se considérant victime d'une «révocation déguisée et sans motifs», «l'ex-reine Christine» compte bien ajouter une demande de dommages-intérêts auprès du tribunal de commerce à sa plainte pour harcèlement moral contre le PDG de l'AEF.
Si l'on tient compte de la mission d'information parlementaire sur le holding, du contrôle de l'inspection générale des finances ou de l'enquête judiciaire sur l'espionnage informatique, l'entreprise n'en a donc pas fini des procédures nées d'une lutte au sommet. Et Alain de Pouzilhac, lui-même, reste très contesté. Sur 360 salariés de RFI votants (sur près de 1 000 employés), 97% se sont ainsi prononcés le 24 mai pour une motion de défiance à son encontre.
Troisième plan social à l'horizon
Entre la télévision et la radio, les avis divergent néanmoins. Rodolphe Paccard, délégué CFDT de France 24, souhaite le maintien à son poste d'Alain de Pouzilhac et estime que le départ de Christine Ockrent ne modifiera pas le quotidien: elle ne venait plus à France 24 depuis plusieurs mois et «la gestion tournait sans elle».
À l'inverse, pour Nina Desesquelle, du SNJ de RFI, ce départ ne règle pas la crise de gouvernance: Alain de Pouzilhac s'est dit favorable à une fusion entre RFI et France 24 mais aussi, à la différence de Christine Ockrent, au rapprochement des deux rédactions. «C'est le projet de l'AEF qui n'est pas viable, estime la déléguée syndicale. Pour se développer, France 24 devra puiser dans les moyens financiers de RFI.»
Après un premier plan social de plus de 200 personnes, un nouveau plan touchant 126 salariés est en consultation pour accompagner la fusion (intégrant 69 départs «volontaires» à RFI). Et un troisième se profile sur les fonctions «supports».