M6 avait ouvert la voie, en janvier 2010, en obtenant en justice le droit de commercialiser ses écrans publicitaires en Suisse. Ringier va aider TF1 à lui emboîter le pas en ouvrant, à partir de septembre, une fenêtre de publicité sur le marché helvétique, où la chaîne pèse 13,8% de l'audience.
Présent dans la télévision à travers Sat 1 Suisse (50%), Teleclub (33%) et Grundy Suisse (50%), le groupe Ringier interviendra en tant que régie dans un marché audiovisuel représentant environ 1 milliard d'euros brut. C'est sa filiale Ringier Romandie, disposant d'une représentation à Genève, Lausanne et Zurich, qui assurera la commercialisation des écrans. Si la Télévision suisse romande (TSR) a réagi en évoquant un véritable «tremblement de terre», ce sont aussi les investissements en presse qui pourraient se voir affectés, selon l'association romande des éditeurs. Ringier est lui-même actionnaire du Temps (44,7%) et éditeur du rentable L'Illustré ou du magazine L'Hebdo.
Audience en moins, publicité en plus
À l'occasion de la présentation de ses résultats, le 25 mai à Paris, Christian Unger, «chief executive officer» de Ringier, en a profité pour expliquer sa stratégie. Avec un chiffre d'affaires en baisse de 2,5%, à 1,02 milliard d'euros, il mise toujours sur le numérique (avec l'acquisition de Job.ch ou le développement de Scout 24 pour les annonces automobile, immobilier et emploi) et la diversification (reprise de Ticket Corner, création d'une coentreprise avec «infront» dans le marketing sportif du foot et du hockey suisse) pour amoindrir sa dépendance aux fluctuations publicitaires.
Enfin, concernant le site du Temps, la décision de mettre en place un mur payant, à l'instar du Wall Street Journal, à partir du 12 janvier, a porté ses fruits. En quatre mois, letemps.ch a vu sans surprise son audience baisser de 29%, 13% des abonnés actionner leur accès au Web…, mais aussi la publicité croître de 67%.