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Dans un courriel envoyé le 11 mai à Erik Izraelewicz, directeur du Monde, et publié par Electron libre, Pierre Bergé met en cause la ligne éditoriale du journal et affirme regretter son investissement. Le coactionnaire du groupe Le Monde, avec Xavier Niel et Matthieu Pigasse, s'emporte contre le «traitement réservé à Mitterrand dans Le Monde» et fustige un «article immonde, à charge, digne d'un brûlot d'extrême droite». Il y voit aussi un «acte anti-Bergé pour marquer l'indépendance du journal vis-à-vis d'un actionnaire». Virulent, il conclut dans ce courrier, envoyé en copie notamment au président de la Société des rédacteurs du Monde, Gilles Van Kote: «Je regrette de m'être embarqué dans cette aventure. Payer sans avoir de pouvoirs est une drôle de formule à laquelle j'aurais dû réfléchir! Je considère que contrairement à ce que j'ai voulu et à ce qu'ils prétendent, les journalistes du Monde ne sont pas libres mais prisonniers de leurs idéologies, de leurs règlements de comptes et de leur mauvaise foi. Tout cela est très grave.» «Il n'est pas question qu'on laisse M. Bergé nous dire ce que nous devons écrire sous prétexte qu'il a mis de l'argent dans le journal. Si c'est vrai, c'est inacceptable et cela ne restera pas sans réaction», a commenté à chaud Alain Faujas, délégué SNJ du Monde. «Il ne faut pas y voir une quelconque volonté de désengagement financier de Pierre Bergé», assurait-on mardi soir dans l'entourage des actionnaires principaux du journal.

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